Ingénieur sécurité des vols
Jean-Baptiste, 27 ans, est ingénieur gestion des risques et conformité chez Transavia.
Au départ, c’était les trains. Puis, une fois monté à bord d’un avion de ligne et visité un cockpit, le regard de Jean-Baptiste se tourne vers le ciel. Il a alors cinq ans. Plus tard, il accompagne son père dans ses séances sur Flight Simulator, jusqu’à ce que celui-ci lui offre un vol découverte pour ses treize ans. La passion est définitivement ancrée : il obtiendra sa licence de pilote privé à 17 ans. L’objectif est désormais la ligne, mais la conjoncture n’est pas favorable et Jean-Baptiste décide de continuer ses études dans l’aéronautique. Ne souhaitant pas faire une classe préparatoire classique, il s’inscrit en 2013 à l’IPSA qui propose une prépa intégrée. Entrer dans ce cycle préparatoire lui permet aussi de débuter ses stages dès la première année. Ensuite, Jean-Baptiste choisit pour ses études d’ingénieur l’option « véhicules aérospatiaux », puis la majeure « énergétique, propulsion et moteurs innovants », et il va se servir de ses stages pour s’orienter là où il en a envie, c’est-à-dire au plus proche des opérateurs : « J’ai toujours été attiré par le produit fini, l’avion, plutôt que la conception pure, avec également pour fil rouge l’idée de passer un jour du bon côté du cockpit, soit aux commandes… » Du reste, il va participer au Tour aérien des jeunes pilotes en 2016 grâce au soutien de son école.
La gestion des risques
Au cours de ses cinq années chez l’IPSA, Jean-Baptiste fera un premier stage chez la compagnie Airlec Air Espace, au sein de son bureau d’études, mais aussi aux opérations, suivi de deux stages chez Wijet, toujours aux opérations, avant de retourner chez Airlec lors de sa deuxième année du cycle ingénieur. Cette fois, il voit la partie qualité, conformité et gestion des risques. Curieux de nature, Jean-Baptiste estime que l’investissement est plus grand quand on ne connaît pas son sujet. Pour son stage ingénieur de 6 mois, il répond donc à une annonce de Transavia portant sur la sécurité des vols et la gestion des risques liés à la fatigue, une nouveauté. Après une courte formation en interne, on lui confie le traitement de l’ensemble des rapports de sécurité fournis par le personnel de la compagnie : navigants, mécaniciens, agents au sol, etc. De là, il doit définir si la situation est sûre : le dossier est alors clôturé et est mis en place un suivi. Si la situation est jugée dangereuse, un plan d’action curatif sera instauré, suivi d’un plan à plus long terme prenant en compte la formation des agents, un programme de communication auprès des salariés, etc. Un exemple est le risque de chute, comme un escabeau mal placé, mal sécurisé ou même absent. La fatigue des navigants est un autre risque, considéré suffisamment important pour que l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) impose aux compagnies un système de gestion axé sur cette seule thématique. Lors de son stage, Jean-Baptiste réalise aussi des études de risques telles que l’incidence du débarquement des passagers sur le centrage de l’avion au sol : imaginez au débarquement si tout le monde, du fait d’un embouteillage à l’avant, se dirigeait d’un même mouvement vers l’arrière… Jean-Baptiste manie ici pas mal de statistiques afin d’identifier l’apparition de nouveaux risques.
La sécurité avant tout
Diplômé en 2018, Jean-Baptiste est titularisé sur son poste chez Transavia. On lui ajoute des tâches, il participe notamment à la gestion de la conformité de la compagnie grâce à la réalisation d’audits et de contrôles des sous-traitant en France et à l’étranger. L’idée est de vérifier la bonne application de la réglementation européenne et des procédures interne de la compagnie. Ces moments d’échanges permettent aussi de comprendre la culture de l’entreprise audité afin d’améliorer leurs process pour une meilleure performance de sécurité. Il arrive aussi que Jean-Baptiste participe à des enquêtes suite à des événements classifiés comme grave comme une perte de contrôle en vol pendant le passage de turbulences en ciel clair. Dans son métier, le but ultime recherché est la maîtrise des risques et de la sécurité et donc, finalement, d’éviter l’accident… Jean-Baptiste aime ce qu’il fait, mais le bonheur total serait de pouvoir également piloter professionnellement. En attendant, il travaille son ATLP théorique le soir et vise à passer instructeur dans son club : « Transmettre, c’est aussi important ! »