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Entraîneur de l’équipe de France.

Alain Dugas, 68 ans, est juge international CIVA (Commission internationale pour la voltige aérienne) et entraîneur de l’équipe de France de voltige en planeur.

Sa découverte de l’aviation commence par un baptême de l’air. À l’adolescence, Alain Dugas construit et pilote des modèles réduits. Dans son club, il y a aussi des pilotes avion qui lui ouvrent une nouvelle dimension : « Passager, j’ai beaucoup appris d’eux. » Du côté des études, Alain s’inscrit dans un DUT informatique, secteur dans lequel il œuvrera durant toute sa carrière professionnelle. Sa vie personnelle sera, elle, dédiée à l’aviation. À 20 ans, il effectue son service militaire à Romilly-sur-Seine où il découvre le planeur, mais Alain se forme d’abord sur avion. Un de ses amis fait du planeur et ils ont besoin d’un pilote-remorqueur. Qu’à cela ne tienne, Alain passe son brevet planeur, puis sa qualification remorquage. Il prend goût à la discipline, tout en continuant sur avion. Il découvre aussi la voltige grâce au propriétaire d’un Zlin 326 et passera plus tard son premier cycle sur CAP 10. Alain s’implique et devient président du club de Romilly jusqu’à son déménagement à Nancy en 1988. À peine ses valises posées, il s’inscrit au Centre de vol à voile de Nancy-Malzéville. Il rassemble quelques pilotes autour de lui pour faire des circuits. Le but : faire le plus de kilomètres possibles ! C’est à ce moment qu’Alain commence à concourir aux championnats de France et devient également instructeur.

La voltige en planeur

En 1994, quatorze planeurs sont détruits dans un incendie. Cette catastrophe fait évoluer le club, car, au moment de renouveler la flotte, les membres acquièrent deux ASK 21 autorisés à faire de la voltige. L’été suivant, Alain en charge un sur une remorque et part au Centre national de Saint-Auban passer sa qualification instructeur voltige planeur. « La voltige sur planeur n’est pas quelque chose qui s’improvise. Il n’y a pas de moteur, il faut utiliser la vitesse pour faire les figures, tout en prenant en compte les 18 m d’envergure qui créent des effets parasites. » De retour à Nancy, il forme des pilotes à la voltige. En 1996, trois d’entre eux s’inscrivent aux championnats de France Espoirs, Alain les accompagne comme compétiteur. En 97, il monte sur la première marche. Il passe alors sur une machine plus fine, le FOX, et continue de grimper dans les niveaux et les classements jusqu’à atteindre la catégorie Unlimited.

De juge à entraîneur

Remarqué par la fédération, on lui propose de devenir juge. Alain s’engage dans une formation de deux semaines. Il officie d’abord en France, puis passe assistant juge lors d’une première compétition internationale en Russie et, en 2005, obtient le titre de juge international voltige planeur CIVA. Il y a sept juges par compétition, accompagnés chacun d’un assistant, dont le rôle est de dicter le programme des pilotes, de s’assurer qu’aucune faute n’a été oubliée et de noter les observations, sauf s’il y a un aussi un secrétaire, mais ces derniers sont surtout présents lors des championnats de voltige avion où « tout va beaucoup plus vite ». S’il y a un standard, chaque juge a sa manière de noter, qui peut varier de plus à moins deux points, « sinon les pilotes seraient jugés par des machines ! » Cependant, pour éviter toute triche, eux-mêmes sont jugés via un algorithme informatique… « On part de la note de 10, puis on retire un point ou un demi-point selon les erreurs, notamment un point par écart de cinq degrés : il faut avoir le compas dans l’œil ! Et être rapide, surtout en avion. » (Depuis 2014, Alain est aussi juge voltige avion.) En 2008, il prend le relais en tant qu’entraîneur de l’équipe de France de voltige planeur qu’il emmènera sur la plus haute marche du podium en 2009 et 2022. « Je vois très bien les erreurs. J’aide les pilotes à se corriger. Nous travaillons ensemble les figures et je les soutiens dans leur entraînement physique et mental. » Il a aussi l’occasion d’apporter son expertise lors des stages avion. Alain ne voit pas sa charge de juge comme un métier, même s’il y a actuellement une volonté de professionnalisation. Il juge cinq à six compétitions par an – ce qui est beaucoup – pour lesquelles il est défrayé. Et lui de conclure : « C’est un passe-temps… », plutôt une passion dirons-nous !

Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques : 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.