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Travailler sur les CubeSats

Dr Gary Quinsac est ingénieur contrôle/commande SCAO au Centre spatial de l’université de Montpellier (CSUM). Il répond à nos questions.

  • Quel a été votre parcours de formation ?

J’ai commencé mon parcours en étude supérieure par une licence de physique fondamentale à l’université Pierre et Marie Curie et j’ai eu l’occasion d’affiner mon intérêt pour l’astronomie et l’astrophysique à l’occasion d’un premier stage au LERMA (Laboratoire d’études du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères). J’ai ensuite décidé de m’orienter vers l’ingénierie spatiale au travers du parcours OSAE (Outils et système de l’astronomie et de l’espace), un master de l’Observatoire de Paris-PSL. Après un stage à l’ESA (Agence spatiale européenne), j’ai effectué une année prédoctorale ayant pour thèmes la recherche multidisciplinaire (Ingénierie spatiale et terrestre, environnement et énergie), l’innovation et l’entreprenariat.

  • Quel a été votre parcours professionnel ?

Ma dernière année de formation a débouché sur un contrat doctoral à l’Observatoire de Paris-PSL sur le sujet des manœuvres orbitales des CubeSats : modification de la trajectoire de ces petits satellites, qu’ils soient en orbites terrestres ou sur une trajectoire interplanétaire. Lors de cette thèse, j’ai particulièrement étudié les interactions entre le contrôle d’attitude : orientation du satellite autour de son centre de masse, et le contrôle d’orbite : position du centre de masse dans l’espace. C’est pour poursuivre ce travail dans le cadre du projet ROBUSTA-3A, mis en orbite en 2024 avec le vol inaugural d’Ariane 6, que j’ai ensuite été recruté au CSUM (Centre spatial de l’université de Montpellier).

  • En quoi consiste votre métier aujourd’hui ?

Je suis responsable du dimensionnement et du développement des systèmes et logiciels embarqués qui pilotent le SCAO (Système de contrôle d’attitude et d’orbite) et le système GNC (Guidage, navigation et contrôle) pour les CubeSats du CSUM. Je participe aux étapes de vérification de ces systèmes pour lesquelles il faut développer des outils dédiés (simulation, banc de test…), ainsi qu’aux opérations, une fois les satellites en orbite. Je suis également amené à présenter les résultats de mes travaux dans des conférences internationales. D’un point de vue pédagogique, je suis régulièrement amené à encadrer des étudiants effectuant un stage de plusieurs mois et j’enseigne dans une formation sur les métiers du spatial.

  • Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui voudraient suivre votre voie ?

De nombreux métiers du spatial sont accessibles après un cursus d’ingénieur. Il n’est pas nécessaire d’effectuer une thèse de doctorat, même si c’est l’occasion d’approfondir un sujet et de développer une expertise. Des mastères spécialisés, tels que le MS DSS (mastère spécialisé en Développement des systèmes spatiaux) de Polytech Montpellier, proposent des formations de niveau bac +6 pour des étudiants disposants déjà d’un niveau master, qui souhaiteraient acquérir des compétences du domaine spatial.

« Malheureusement, comme tous les domaines de l’ingénierie, nous manquons cruellement de femmes. »

hors serie metiers 2025

Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…