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L’aéroport offre des opportunités d’évoluer

Pascal Delpau, 57 ans, est chef de piste senior chez ASL Airlines France.

Pascal a fait ses débuts dans la carrosserie automobile. Ce n’était pas une vocation et il va vite changer de branche. Dans la vente d’abord, mais c’est un poste de manutentionnaire à Roissy-Charles de Gaulle qui va lui ouvrir les portes de l’aéroport. Il répond à cette offre d’emploi en 1992 : le salaire est intéressant et les horaires décalés lui permettent de s’occuper de ses enfants. Il travaille sur piste pour un sous-traitant et a pour tâches de pousser des conteneurs dans les avions, de mettre des cales, etc. Au bout d’un an, il est formé « loader » pour conduire des engins permettant de déplacer des charges. « C’était intéressant, je changeais de compagnies, de procédures, de matériels, d’avions… J’ai chargé des Fokker 27, des BAe 146, des ATR, jusqu’au Boeing 737… »

Deux ans après, Pascal continue d’évoluer comme « pusher » où, là, il va repousser des avions, puis comme chef d’équipe. Lui, parque la machine et supervise le déchargement et chargement, en relation notamment avec le coordo qui transmet le plan de chargement, tenant compte du devis de masse et centrage. Il est aussi responsable du carburant et de sa répartition dans les réservoirs. Son équipe est constitué de 5 à 8/10 agents pour les plus gros avions.

En 2005, un poste se libère chez Europe Airpost (aujourd’hui ASL Airlines France), compagnie qu’il connaît pour s’être déjà occupé de ses avions en tant que sous-traitant. Il est embauché comme assisant piste pour tracter les appareils. Cette opération nécessite d’être deux. L’assistant piste conduit le push. Le chef de piste est, lui, dans le cockpit. Il démarre l’APU, le groupe auxiliaire de puissance, enclenche les anticollisions, prend contact avec la tour selon une procédure spécifique… Il est non seulement responsable du tractage, mais aussi de l’avion. Pascal va être très vite formé sur ce second métier.

Aux commandes depuis le cockpit

« La première fois que l’on se trouve dans le cockpit et responsable d’un avion, normalement à la charge du commandant de bord, est impressionnant. Nos avions sont des 737-800 et -700, qui font cargo et passagers, et deux 737-300 « quick change » : une équipe de deux est suffisant pour les déplacer, mais certains gros-porteurs nécessitent d’être trois personnes. Nos Boeing sont parqués au fret, alors que les vols d’ASL sont opérés depuis le terminal 3 de CDG : il nous faut une trentaine de minutes, à une moyenne de 25 km/h, pour les amener jusqu’au point de parking pour l’embarquement. Au retour des vols, nous récupérons les avions. On peut aussi les conduire jusqu’aux points fixes pour faire tourner les moteurs, les déplacer dans le cadre d’une dépalettisation pour passer de la version cargo à passagers ou pour une grande visite de maintenance. Toutes ces opérations se font dans des zones différentes de l’aéroport. Certaines peuvent demander jusqu’à une heure de temps de trajet… C’est grand Roissy… »

Ce service d’ASL Airlines France compte douze personnes, dont six chefs d’équipe. Ils travaillent en 3×8 : 6h-14h, 14h-22h, 22h-6h, suivis de jours de repos. De temps à autre, Pascal est aussi sollicité pour accompagner l’avion lorsqu’il transporte des chevaux ou d’autres cargaisons spéciales, vivantes notamment. Il est responsable du chargement et du plein de l’appareil. « Je récupère le plan de chargement et je supervise le positionnement des différentes palettes en fonction de leur poids. Je suis également amené à voyager pour faire des audits sur nos escales où nous faisons alors appel à des sous-traitants. » Parmi ses autres tâches, Pascal forme ses nouveaux collègues ou fait de la récurrence lors du contrôle bisannuel. « Nous sommes toujours proches de l’avion avant un décollage, prêts à intervenir ou à rendre service grâce à notre véhicule, comme amener des catalogues s’il en manque dans l’appareil. Les pilotes nous font confiance, surtout aux anciens, et cela fait plaisir ! »

« Nous avons la responsabilité de déplacer l’avion au sol, il est au cœur de notre métier. »

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Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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