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S’expatrier et voler partout dans le monde 

Marc-Olivier Duga, 51 ans, est commandant de bord sur Airbus A350 pour Cathay Pacific. Après un passage dans la Marine nationale, il s’est expatrié pour voler.

Petit, il passait son temps dans les avions, son père travaillait dans une société à l’étranger. Marc-Olivier Duga est aujourd’hui aux manettes comme commandant de bord sur Airbus A350 pour Cathay Pacific. Ses deux parents étaient pilotes privés. Après avoir commencé à 17 ans, Marc-Olivier s’intéresse assez vite à la voltige au point d’être médaille d’argent à la coupe espoir en 1995. C’est aussi l’année de son entrée dans la Marine nationale. A l’issue de la sélection en vol, il devient pilote multimoteur d’abord sur Nord 262, puis sur le patrouilleur Atlantique 2. Il termine comme instructeur dans l’ATO de la Marine.

En 2013, il quitte l’institution, non sans avoir suivi un stage d’instructeur chez Airbus. Très vite, il retrouve une activité : instructeur simulateur au sein d’ATR, il a déjà en tête l’idée de s’expatrier et de donner une éducation internationale à ses enfants. Durant plusieurs années, il va devenir un vrai « globe flyer », convoyant les ATR à des clients du bout du monde. Il trouve ses contrats « à droite, à gauche », comme ce vol Toulouse Christchurch en Nouvelle-Zélande pour livrer un avion à Air New Zealand, un road trip aérien à deux pilotes, un mécano et un logisticien, près de 6 jours au-dessus de six pays. Il opère ce vol pour la société Southern Cross International. Il va aussi effectuer des contrats pour Nordic Aviation capital, un des plus grands loueurs d’avions régionaux dans le monde. Toujours en Free-lance, il travaille également pour Lease Fly, une compagnie de droit portugais qui est une filiale d’Airlinair, la compagnie régionale française, rachetée ensuite par la compagnie Chalair.

Il commence sa première expérience de pilote de ligne en assurant durant quelques mois, pour Lease Fly, la ligne Ouagadougou Bobo Dioulasso au Burkina Fasso. 4 semaines on et 2 semaines off. Il aurait même dû partir sur un autre contrat Chalair mais il commence, toujours en Freelance, à travailler pour « Direct Aviation Group » qui fournit des prestations de pilotage pour les compagnies. Il va également occuper un poste de « line training captain »  :  un commandant de bord instructeur qui vole avec des copilotes en cours de lâché dans une compagnie aérienne. Il occupe ce poste au sein de Portugalia, une compagnie portugaise qui passe sous le contrôle de TAP en 2003.

Rappelé par Cathay Pacific

L’année 2013 aura été riche en expériences internationales. Avant de quitter la Marine, il avait passé les sélections de Cathay Pacific, après l’envoi de son CV, mais, au bout de quelques semaines, la compagnie avait arrêté ses recrutements. Un an et demi plus tard, elle le rappelle. Coup de chance, le mail était passé dans ses spams… Il est intégré après la sélection et attaque, à Adélaïde, la licence hongkongaise, une des plus exigeantes selon Marc-Olivier. Et cerise sur le gâteau, il effectue ses vols de contrôle en fin de qualification de type (QT) sur un vieux B777, le premier jamais produit, racheté à Boeing quand il trainait sur le tarmac du constructeur. Cette approche est un peu une méthode « old school », les tours de piste sur un avion aussi gros, c’est assez rare. Aujourd’hui cela est généralement fait au simulateur. Il est d’abord embauché comme « second officer », un pilote de croisière qui apprend les procédures. Quelques mois plus tard, il est copilote complet et commence la ligne sur un réseau immense : les USA, l’Europe, le Canada…

Un jour, il effectue une mise en place sur un Airbus A350, il constate que le B777 a maintenant 20 ans de retard, il décide, au sein de la compagnie, de changer d’avion et se porte volontaire pour l’Airbus. En avril 2019, il est également copilote sur A350. En mars 2024, il devient commandant de bord, cinq ans après le passage Airbus et neuf ans et demi après son entrée en compagnie. Il poursuit sa formation complémentaire sur A330 en ce moment même. Sur d’autres majors, cette arrivée en place gauche sur long courrier est beaucoup plus longue…

Marc-Olivier vit à Hongkong en famille, depuis 2014 et ne regrette en rien son choix. Bon nombre de services sont moins chers, le cadre est très dépaysant même si le logement est un des plus chers au monde. Il a obtenu la carte de « permanent residency » qui permet d’avoir accès à pas mal de prestations, au même titre que certaines prestations publiques en France. Marc-Olivier a d’ailleurs gardé un pied à terre en France. Revenir ? Il n’y pense certainement pas, il savoure pleinement son poste et il a encore tellement de choses à apprendre, d’autant que la compagnie est d’une bonne mansuétude pour ses pilotes. Et s’il avait un conseil à donner, il suggérerait de se mettre à l’anglais au plus vite.

« Si j’ai un conseil à donner, ce serait de se mettre à l’anglais au plus vite ! »

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Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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