Du civil à l’armée de l’Air et de l’Espace
Florian, 26 ans, mécanicien dans l’armée de l’Air et de l’Espace a pour objectif de devenir mécanicien navigant.
Florian est aujourd’hui mécanicien au sein de la base aérienne 115 d’Orange. Au départ, il voulait être pilote d’hélicoptère au sein de l’ALAT, à l’armée de Terre. Pour ce faire, il prépare un bac pro Aéronautique, option hélicoptère à turbine, et, en même temps, il décide de passer les tests ALAT qu’il ne réussit pas. En 2018, dans la foulée, il se fait embaucher par la société civile Héli Union, sur la base aérienne de Pau, qui entretient les Cougar (AS 332) militaires. Ses collègues, pour la plupart d’anciens militaires, lui suggèrent de s’engager compte tenu de son bagage et des perspectives d’évolution possibles pour lui.
Bien lui en a pris, en 2021, l’armée de l’Air et de l’Espace valide sa candidature et reconnaît tous ses diplômes. Après quatre mois de classes permettant d’acquérir les connaissances militaires élémentaires, il choisit comme première base aérienne celle d’Orange, notamment pour la présence d’hélicoptères et plus précisément des Fennec. Sa première affectation sera donc sur Fennec, l’Écureuil bimoteur en service dans les forces.
Son quotidien est fait de visites intermédiaires, toutes les 150 heures, et de visites préventives. Il est mécanicien vecteur et travaille autour de la cellule, du moteur et de la boîte de transmission principale (BTP) pour des tâches qui ne demandent pas l’intervention du constructeur. Dans l’environnement du Fennec, il participe aux missions de mesures actives de sécurité aérienne (MASA) qui imposent une permanence opérationnelle en cas d’intrusion aérienne : les machines ont à leur bord un tireur d’élite. L’équipage a pour rôle de prendre contact, d’intercepter ou d’obliger un avion muet, suspect ou dangereux à coopérer et/ou rétablir un contact. Les mesures Masa ont été nombreuses lors des Jeux olympiques de Paris. Les « semaines Masa » imposent de vivre à proximité de l’hélicoptère ; il faut être capable de le mettre en route en moins de 10 minutes.
Mécanicien volant
Florian participe également aux campagnes de tir, le plus souvent à Solenzara. Lors de ces exercices, on peut installer à bord de la machine un canon. Il y a une équipe réduite de mécaniciens qui accompagne toujours les hélicoptères. Il est, en outre, parti une fois en opération extérieure au Gabon.
Ce qu’il apprécie par-dessus tout, c’est le travail d’équipe ou plutôt le travail en équipage. Voler, cela reste encore magique pour lui. « À bord, c’est une mécanique bien huilée, tout le monde sait ce qu’il doit faire, on est totalement dans la mission. » La prochaine étape pour Florian sera le statut de chef d’équipe, il sera choisi, là encore, grâce à son expérience. D’ailleurs, le fait d’avoir passé le BIA lui a bien servi en matière de connaissances aéronautiques. Dans ce futur statut, il aura la responsabilité de distribuer et de superviser le travail de ses collègues. Pour passer chef d’équipe, il faut également être titulaire de la licence Part 66 avec l’aptitude à signer l’APRS.
Mais son véritable objectif sera de devenir mécanicien navigant. La marche est encore plus haute, car cela implique de passer un concours au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Sa réussite lui ouvrira la porte à un nouveau rôle, celui d’être un mécanicien multitâche avec, en plus, la qualification de treuilliste. En effet, il a quelques semaines, il a effectué un stage pour manipuler les équipements dont se servent les treuillistes. Il va falloir se remettre un peu à bachoter, car les places sont difficiles à avoir. Il y a aussi quelques critères d’expérience : 4 ans sur base aérienne et 4 au grade de sergent, et il est sur le point de les atteindre.
Aujourd’hui, Florian est dans son élément, heureux de jouer un vrai rôle dans l’institution et d’enrichir en permanence ses compétences. Le statut d’officier ? Il n’y pense pas vraiment, c’est encore loin, mais, surtout, cela l’éloignerait de la machine et, de plus, il ne se sent pas la vocation à diriger de grandes équipes. Sa vraie ambition serait, grâce à son statut de mécanicien navigant, de pouvoir être affecté sur Cararal, le HC225, le plus moderne de l’armée de l’Air et de l’Espace, avant l’arrivée des futurs H160 aux environ de 2030. Si c’était à refaire, il choisirait le même chemin, aujourd’hui, le métier de pilote d’hélicoptère a totalement perdu de son attrait pour lui. Il est juste à côté d’eux, en l’air.
Sur son temps libre, Alexandre vole sur planeur et il décide de s’orienter vers l’aéronautique. Il choisit la licence pro Gestion des flux aéroportuaires. Son alternance se fait chez ASL Airlines France où il est le bras droit du responsable des achats. Il a l’occasion d’assister à des négociations avec Boeing, les enjeux sont importants… « Le rôle de l’acheteur est de fournir, soit en matériel, soit en services, ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner. Ici, le sujet est l’entretien des avions : pièces détachées, outillages, consommables… J’aidais à gérer un stock, son approvisionnement, à négocier des contrats… »
Alexandre est diplômé en 2020, en pleine COVID. Il continue ses études vers un mater Management de projets logistiques. Il reste chez ASL sa première année d’alternance, mais son université lui suggère de changer d’entreprise et de découvrir un autre environnement de travail. Il intègre alors la direction maintenance d’Air France Industries, cette fois en tant que data scientist. « Toute activité génère de l’information. Mon sujet était le flux des pièces détachées. Je devais mesurer nos performances dans un but d’amélioration continue. Dans la logistique, on vise l’optimal : avoir le bon produit, au bon endroit, au bon moment, dans un bon état, la bonne quantité et au bon coût. Il faut cocher le maximum de ces cases. »
La logistique pour servir l’avion
Ce changement de structure est bénéfique pour son expérience. « Dans ses études, si on se limite à une entreprise ou un secteur, on peut passer à côté de beaucoup de choses. Même mon passage dans le médical m’a servi. Air France avait beaucoup plus de moyens et une importante capacité de frappe. » Diplômé en 2022, Alexandre accepte un CDI sur le même poste. Cependant, il se met à cogiter, notamment parce que le management a changé depuis son embauche et aussi parce que le transport aérien reprend… Il a moins l’impression de servir l’avion. Pour autant, il n’abandonne pas la logistique, puisqu’il prend rendez-vous avec son ancien responsable chez ASL. L’année 2023 allait voir beaucoup de changements avec la création d’ASL Maintenance France, la mise en place d’un nouvel outil informatique, etc.
Alexandre y est embauché début 2023 en tant qu’acheteur. Du fait de son expérience en tant que chargé de projet, il a une double caquette dans l’entreprise quant à l’installation et à l’utilisation de ce nouvel outil. Il forme également le personnel dessus, y compris dans la filiale belge du groupe ASL. « Il ne faut pas imaginer que l’aéronautique se résume au seul métier de pilote. Sans la maintenance, sans la logistique, la piste…, il n’y a pas d’avions dans le ciel. Pour être acheteur, il faut avoir un bon relationnel, car nous sommes en contact permanent avec les fournisseurs, essentiellement par écrit, mais aussi face à face, ce qui implique des savoir-être clés. Beaucoup sont anglophones, l’anglais est donc indispensable. Il faut également connaître ses produits, d’autant que les demandes peuvent être assez techniques. Un bon acheteur aéronautique connaît l’aéronautique ! »
« Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le travail en équipage. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Marc-Olivier, pilote chez Cathay Pacific
Marc-Olivier Duga, 51 ans, est commandant de bord sur Airbus A350 pour Cathay Pacific. Après un passage dans la Marine nationale, il s’est expatrié pour voler.
Loïc, loadmaster sur A400M
Loïc, 30 ans, est loadmaster tactique sur A400M au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il a au départ une formation de mécanicien vecteur/cellule.
Nicolas, treuilliste sur hélicoptère
Nicolas, 40 ans, est mécanicien navigant et treuilliste sur hélicoptère au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, avec des responsabilités.