La logistique dans un MRO
Alexandre Caquet, 26 ans, est acheteur pour ALS Maintenance France.
Chez Alexandre, l’aviation est une passion. Tout l’intéresse, mais son ambition est de devenir pilote de ligne, à condition de pouvoir financer sa formation. La logistique s’impose à lui, car, même en temps de crise, c’est une activité qui continue de tourner, sans penser alors qu’il pourrait atterrir un jour dans l’aéronautique. Il veut aussi s’assurer d’un plan B si jamais il n’arrive pas à aboutir à son rêve ; il s’est donné la limite d’âge de 30 ans pour y arriver. En 2017, il s’inscrit en DUT Gestion logistique et transport. La première année, il effectue un stage dans le secteur médical, il fait sa seconde année en apprentissage dans la grande distribution, ce qui lui permet d’appréhender plusieurs services communs à la logistique : la réception, la gestion des stocks, la préparation et l’expédition.
Sur son temps libre, Alexandre vole sur planeur et il décide de s’orienter vers l’aéronautique. Il choisit la licence pro Gestion des flux aéroportuaires. Son alternance se fait chez ASL Airlines France où il est le bras droit du responsable des achats. Il a l’occasion d’assister à des négociations avec Boeing, les enjeux sont importants… « Le rôle de l’acheteur est de fournir, soit en matériel, soit en services, ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner. Ici, le sujet est l’entretien des avions : pièces détachées, outillages, consommables… J’aidais à gérer un stock, son approvisionnement, à négocier des contrats… »
Alexandre est diplômé en 2020, en pleine COVID. Il continue ses études vers un mater Management de projets logistiques. Il reste chez ASL sa première année d’alternance, mais son université lui suggère de changer d’entreprise et de découvrir un autre environnement de travail. Il intègre alors la direction maintenance d’Air France Industries, cette fois en tant que data scientist. « Toute activité génère de l’information. Mon sujet était le flux des pièces détachées. Je devais mesurer nos performances dans un but d’amélioration continue. Dans la logistique, on vise l’optimal : avoir le bon produit, au bon endroit, au bon moment, dans un bon état, la bonne quantité et au bon coût. Il faut cocher le maximum de ces cases. »
La logistique pour servir l’avion
Ce changement de structure est bénéfique pour son expérience. « Dans ses études, si on se limite à une entreprise ou un secteur, on peut passer à côté de beaucoup de choses. Même mon passage dans le médical m’a servi. Air France avait beaucoup plus de moyens et une importante capacité de frappe. » Diplômé en 2022, Alexandre accepte un CDI sur le même poste. Cependant, il se met à cogiter, notamment parce que le management a changé depuis son embauche et aussi parce que le transport aérien reprend… Il a moins l’impression de servir l’avion. Pour autant, il n’abandonne pas la logistique, puisqu’il prend rendez-vous avec son ancien responsable chez ASL. L’année 2023 allait voir beaucoup de changements avec la création d’ASL Maintenance France, la mise en place d’un nouvel outil informatique, etc.
Alexandre y est embauché début 2023 en tant qu’acheteur. Du fait de son expérience en tant que chargé de projet, il a une double caquette dans l’entreprise quant à l’installation et à l’utilisation de ce nouvel outil. Il forme également le personnel dessus, y compris dans la filiale belge du groupe ASL. « Il ne faut pas imaginer que l’aéronautique se résume au seul métier de pilote. Sans la maintenance, sans la logistique, la piste…, il n’y a pas d’avions dans le ciel. Pour être acheteur, il faut avoir un bon relationnel, car nous sommes en contact permanent avec les fournisseurs, essentiellement par écrit, mais aussi face à face, ce qui implique des savoir-être clés. Beaucoup sont anglophones, l’anglais est donc indispensable. Il faut également connaître ses produits, d’autant que les demandes peuvent être assez techniques. Un bon acheteur aéronautique connaît l’aéronautique ! »
« La sécurité des vols est partout, jusque dans la gestion des pièces détachées. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Maroun, ingénieur de recherche
Maroun Alam, 28 ans, est ingénieur de recherche en électronique de puissance à l’IRT Saint Exupéry.
Matthieu, directeur des systèmes de propulsion
Matthieu Pettes-Duler, 31 ans, est directeur des systèmes de propulsion (Head of Powertrain) chez Beyond Aero. Il participe à la conception d’un avion hybride électrique.
Métiers de l’aérien : le Guide 2025
Aviation et Pilote a édité son Guide des métiers de l’aérien 2025. Il contient une cinquantaine de témoignages de professionnels et recruteurs.