Des essais aux méthodes
Benjamin, 38 ans, est technicien méthodes et industrialisation chez Safran Aerosystems (qui a récemment acquis les activités technologiques aéronautiques oxygène et azote d’Air Liquide).
Benjamin s’intéresse au départ aux moteurs et au secteur automobile, mais il est ouvert d’esprit, ne souhaitant se fermer aucune porte. Après un bac S, il s’oriente en 2005 vers un DUT Génie Thermique et Energie. L’aéronautique a peu été abordée, mais suffisamment pour lui donner envie d’en apprendre davantage, surtout sur le spatial. Benjamin s’ajoute donc une année d’expérience en intégrant la licence pro sur les métiers de l’industrie aéronautique de l’IUT de Ville d’Avray, parcours moteurs aéronautiques et spatiaux, qu’il effectue en alternance chez la SNECMA, à Vernon.
Benjamin effectue de l’analyse après-vol poussée de la partie étage du moteur Vulcain d’Ariane 5. Après le décollage, il récupère les données durant le vol dans un but d’optimisation des futurs lanceurs, lesquelles sont également transmises au Centre national d’études spatiales (CNES). « Par étage, on entend tout ce qui est avant la chambre de combustion. Le Vulcain fonctionnait une seule fois avant d’être largué. Pendant le décollage, il y avait une première analyse, puis une seconde plus complète après le vol : performances, consommations… Toute donnée était recueillie et analysée. »
Des débuts comme technicien d’essais
Benjamin est diplômé en 2008, en pleine période de crise : s’ensuivent quelques mois d’incertitude. Mi-2009, le marché commence à s’ouvrir. Il trouve un poste chez EDF, dans sa division des techniques générales, à Grenoble. Il s’agit d’une entité qui réalise des expertises spécifiques sur les parcs électriques. Il est alors technicien d’essais performances hydroélectriques et se déplace sur les centrales pour améliorer les performances des turbines. Chez la SNECMA, il a eu l’occasion de travailler avec Air Liquide, spécialiste des gaz industriels, qui a une antenne à Grenoble. Benjamin postule dès que l’entreprise reprend les recrutements. Il est engagé fin 2010 en tant que technicien d’essais et développement en aéronautique.
Il fait partie de l’entité aéronautique qui fabrique des OBOGS, On Board Oxygen Generating System, des systèmes de génération autonomes produisant de l’air enrichi en oxygène. Lui-même s’occupe principalement des lignes militaires pour alimenter les masques des pilotes d’avions de chasse en oxygène, ainsi que leurs pantalons et gilets anti-g en air comprimé (afin d’appliquer une pression sur leurs corps et éviter que le sang s’accumule dans les parties inférieures). Benjamin effectue des tests fonctionnels avant que les générateurs d’oxygène ne soient expédiés aux clients. Il participe également au développement des nouveaux produits. « Nous travaillons avec de nombreux clients provenant de nombreux pays, leurs exigences ne sont pas les mêmes. Les technologies varient ou évoluent en même temps que les avions ou la sortie de nouveaux modèles. »
En 2014, l’entreprise sépare l’activité développement de la production. En 2015, Benjamin demande à travailler aux méthodes et à l’industrialisation : définir comment est fabriqué le produit, quels sont les tâches de chacun, les moyens mis en œuvre, le timing, adapter les flux de fabrication, les lignes, les bancs de tests, etc., mais également suivre le produit durant sa durée de vie pour le faire évoluer et l’améliorer.
« Le métier de technicien méthodes est intéressant, car nous faisons la passerelle entre la production et les services techniques. Nous voyons les deux côtés : le design, la conception, la fabrication jusqu’au fonctionnement du produit, soit toute sa globalité. Nous sommes également en contact avec de nombreux autres collaborateurs aux expertises différentes. Lors de mes études, nos formateurs ne nous ont pas parlé des méthodes, or, j’ai découvert ici un métier complet et extrêmement varié. Par exemple, les améliorations peuvent concerner les moyens comme les outillages ou les bancs de tests, dont certains sont fabriqués sur-mesure. Il faut les définir, les mettre en place, les qualifier, les valider, former le personnel… Il est impossible de se lasser. Et c’est d’autant plus intéressant que mon activité concerne la survie du pilote ! »
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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