Contrôleur aérien militaire.
Il se destinait probablement à devenir prof en collège après sa fac de sport. Mais, il le reconnaît lui-même : cela n’aurait pas été très… exaltant. Aujourd’hui, il est contrôleur aérien, plus exactement instructeur militaire du contrôle, après une carrière opérationnelle. Pourtant, personne n’est dans l’aérien dans sa famille, ni même militaire. Mais un jour, la bonne idée lui vient : devenir pilote d’hélicoptère au sein de l’armée de Terre…
Choisi comme contrôleur
Son parcours de sélection sur dossier s’achève sur les fameux aux tests ALAT ; on le retient pour devenir contrôleur aérien. En 2008, son parcours commence avec la formation militaire à Saint-Maixent. Cela va lui demander un vrai sens de l’engagement et une bonne aptitude physique. Il considère qu’on a besoin de lui comme un combattant et pas seulement comme contrôleur. Sa formation de contrôleur commence au Centre d’instruction du contrôle et de la défense aérienne (CICDA) à Mont-de-Marsan ; compte tenu de son classement, il sait déjà qu’il est affecté au 3e Régiment d’hélicoptère de combat (RHC) d’Étain.
La formation est dense entre réglementations civile et militaire, la phraséo. Vient ensuite la phase de simulation durant 10 mois pour apprendre les différentes formes de contrôle : approche, percée, finale. En même temps, les cours magistraux continuent et, lui, est motivé plus que jamais. Les moments ont parfois été difficiles, mais il a pu compter sur sa promotion. Sa formation a été « extraordinaire » et les instructeurs étaient vraiment à son écoute et prêts à l’aider. Une fois sa formation achevée, il prend ensuite ses quartiers au sein 3e RHC à Étain en formation terrain. Comme tous les contrôleurs stagiaires, il va passer par les différents postes déjà vus au CICDA, le sol, la finale, la vigie…
Peu après, il participe à sa première OPEX : trois mois à Kaboul, en Afghanistan. Étonnamment, il n’y va pas seulement comme contrôleur, mais comme une sorte de logisticien en dehors de sa spécialité. Il gère le matériel, les hommes, l’entretien, l’armement, etc. Une mission particulièrement enrichissante pour lui qui lui montre la polyvalence du militaire… Au bout 5 ans dans l’ALAT, il demande à passer au sein de l’armée de l’Air, une démarche assez rare.
Des hélicos aux avions
Il est alors affecté à Nancy-Ochey (son affectation actuelle). Les aéronefs à contrôler sont, cette fois, des avions de chasse et logiquement tout va beaucoup plus vite. Il est un peu déstabilisé au début par cette contrainte temporelle. Comme dans l’armée de Terre, il se qualifie sur les différents postes, air, air/sol pour devenir chef de quart, puis chef vigie, qualifié à tous les postes. Il gère également l’approche et notamment la gestion des appareils en potentielle situation « short petrol ». En 2016, il décide de passer l’examen de connaissances générales des contrôleurs (ECGC), un sacré morceau dont l’épreuve dure près d’une semaine : 4 épreuves face à des commandants d’Escadre, à raison de 15 minutes chacune. L’examen porte sur la circulation aérienne, la réglementation, le matériel ou la Défense aérienne.
Cette qualification lui permet d’être chef de groupe. En 2019, Il passe maître contrôleur, ce qui lui ouvre la voie d’adjoint au commandant du contrôle, responsable des postes approches et Vigie. La même année, il va partir en OPEX sur la base aérienne projetée [BAP] en Jordanie pour gérer l’activité des chasseurs engagés contre l’État islamique. Deux ans plus tard, il part à Niamey en tant que responsable de la planification de la plateforme dans la partie militaire de l’aéroport.
Après 9 années à Nancy-Ochey, il décide de quitter l’opérationnel pour devenir instructeur au CICDA dont une partie de son activité sur simulateur. Il est affecté à la formation des jeunes contrôleurs, ce qui comble totalement son désir de transmettre et de partager son expérience. Son activité a changé, mais ses journées sont tout aussi exaltantes. Si c’était à refaire, il s’engagerait plus tôt !
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques : 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.