Stéphane Daleau « Sully », 47 ans, est coordinateur technique avion chez Air Austral.
L’intérêt de Stéphane Daleau pour l’aéronautique le conduit à passer le concours des sous-officiers de l’armée de l’Air, à 18 ans. D’origine réunionnaise, il rejoint la métropole et la base aérienne de Rochefort pour être formé au métier de mécanicien avion, la spécialité qu’il a choisie. Il n’a pas de famille dans l’aéronautique ni dans l’armée, il n’est pas expert en mécanique, mais les avions, c’est quelque chose qui lui parle… On est en 1992. Militaire et mécanicien, il est alors affecté sur la BA de Cazaux, dont les unités utilisent des Alphajet. Il ne le sait pas encore, mais toute sa carrière militaire va tourner autour de cet avion. Il va rester douze ans sur cette base, d’abord comme mécanicien en hangar, puis en tant que chef d’équipe et chef d’équipe au sein d’un escadron de chasse. Déjà, à l’époque, il a l’occasion d’accompagner des pilotes en meeting lors de Solo Display : « C’était un bonheur inimaginable, j’ai volé avec les meilleurs pilotes. »
Mécanicien pour la PAF
En 2005, la Patrouille de France recherche de nouveaux mécaniciens. Il candidate et, après une semaine d’entretien, son expérience sur Alphajet paye. Il y a un mécanicien par appareil, lui, se retrouve responsable de la machine du Leader. Dix avions, dix pilotes, dix mécaniciens, accompagnés d’un Transall qui transporte des pièces détachées, ainsi que sept à huit mécaniciens de dépannage. Les mécanos tournent tous les deux ans, soit en équipe de piste, soit en équipe de dépannage. La saison des meetings dure de mai à octobre, du jeudi au lundi, le rythme est intense et trépidant. Il accompagne notamment la PAF sur ses tournées mondiales. Cela va faire 20 ans que Stéphane est en métropole et « son » île lui manque. Un an avant de prendre sa retraite militaire, il prépare sa reconversion dans le civil et valide les modules qui lui manquent pour obtenir le théorique de la licence européenne Part-66.
Mécanicien pour Air Austral
En 2011, Stéphane est de retour à La Réunion avec sa famille. Repasser à la vie civile n’est pas simple, mais il trouve tout de suite du travail auprès d’Air Austral, d’abord en tant qu’intérimaire comme assistant mécanicien avion, puis mécanicien avion dès que sa L66 est validée par l’expérience. Il entretient alors les ATR 72 de la compagnie, des avions régionaux de taille raisonnable par rapport à ce qu’il a connu, du moins comparés aux Boeing de la flotte… « C’est un monde différent, il y a davantage de mécaniciens qui travaillent à mes côtés, je suis au contact des équipages, pilotes et PNC, ici, il y a aussi les passagers à prendre en compte… » Stéphane est définitivement embauché en 2013. En plus de l’ATR, il passera par la suite sa qualification de type Boeing 737-800 NG. Les deux principaux modèles sur lesquels il interviendra en maintenance.
Travailler au MCC
En 2017, Air Austral met en place son MCC « Maintenance Control Center », centre de contrôle et de maintenance, à Sainte-Marie et crée de nouveaux postes. Stéphane a envie d’évoluer. Il postule et devient coordinateur technique avion. Sa principale mission consiste à assurer le suivi de navigabilité et technique des avions dans le respect des exigences réglementaires. S’il y a le moindre problème avec un appareil lors d’une escale, les coordinateurs sont les premiers à être appelés. De la même manière, ils suivent en temps réel les avions en vol et sont prévenus informatiquement de l’apparition de « status maintenance », ce qui leur permet de coordonner les opérations à réaliser à leur arrivée. Le MCC, ouvert 7/7 et H24, coordonne le technique et l’opérationnel. Être coordinateur nécessite beaucoup de rigueur et de réactivité. C’est aussi un métier qui exige de ce remettre en question, car il est nécessaire de mettre à jour ses connaissances, réglementaires notamment, ce qui n’est pas un problème pour Stéphane. En début d’année, il s’est inscrit chez Air Formation à son stage d’auditeur qualité interne. « Nous sommes régulièrement audités, en interne ou par les autorités de contrôle, et je voulais connaître le point de vue de l’auditeur de manière à anticiper ses demandes. » De temps à autre, il rejoint la métropole, invité pour la première et la dernière apparition meeting de la PAF : « On reste une famille dans l’armée ! » Et plus généralement dans l’aviation.