Anthony, formateur en bac pro et MC
Anthony, 34 ans, est aujourd’hui formateur technique Systèmes à l’AFMAÉ, le CFA des Métiers de l’aérien, après avoir été technicien aéronautique.
Anthony est un passionné de mécanique, ce qui le conduit vers un BEP Mécanicien voiture, puis un bac pro Mécanicien poids lourds qu’il ne finira pas. « J’ai découvert l’aéronautique lors de ma première année, grâce à mon beau-père qui m’emmenait sur les aérodromes. J’ai alors vu comment travaillaient les mécaniciens avion, les qualités requises pour exercer ce métier : j’ai changé de voie. »
En 2008, Anthony passe le test de sélection du CFA des Métiers de l’aérien. Inscrit en bac pro Aéro, option Systèmes, il débute son apprentissage chez Air France Industries (AFI). « L’option Systèmes se rapprochait le plus de la mécanique auto. J’avais envie de travailler sur les systèmes, plus complexes, et qui, surtout, permettent à l’avion de voler : moteur, train d’atterrissage, systèmes du carburant, des commandes de vol, hydrauliques, pneumatiques, le conditionnement d’air… »
Chez AFI, Anthony entretient et répare des moteurs. À la fin de ses deux années de bac pro, on lui propose un poste, mais ce qu’il veut, c’est remettre en service les avions (APRS). Et pour cela, il lui faut obtenir la licence Part 66 B1.1 (moteurs à turbine). Pour s’inscrire en mention complémentaire, il doit chercher une nouvelle entreprise et changer d’école. Il postule chez Dassault Falcon Services (DFS), au Bourget, et s’inscrit à l’IAAG, à Lille, pour passer les modules de la licence.
Sa MC obtenue, et donc la partie théorique de la licence B1.1, il est embauché par DFS en 2011. Les trois années suivantes, il va valider la partie pratique de sa licence, puis les qualifications de type (QT) Falcon 50, Falcon 2000 EX EASY et Falcon 900 EX EASY. Anthony travaille en hangar sur de la maintenance programmée, surtout préventive. En 2020, il postule en interne pour aller sur piste effectuer de la maintenance curative. Il doit désormais résoudre une panne dans un cours laps de temps et est au contact direct avec le client, ce qui nécessite de parler anglais en plus de le lire. Anthony repart en QT Falcon 7X et 8X, et Dassault lui donne enfin l’APRS ; il n’en avait pas besoin en hangar. « J’ai eu la chance de faire partie du programme Falcon Response. D’astreinte, je décollais à bord d’un Falcon attitré au dépannage pour réaliser des interventions partout dans le monde. »
De technicien à formateur
Anthony apprend que l’AFMAÉ cherche des formateurs. L’envie lui vient de transmettre son expérience. En 2022, il passe un entretien d’embauche et présente un support de cours devant un jury. Il intègre le CFA en septembre en tant que formateur technique Systèmes pour enseigner en bac pro et MC. « Mon objectif est de sensibiliser mes apprenants sur leur futur métier et de les préparer au milieu professionnel en m’appuyant sur mon expérience. Il est vrai qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes manquent de maturité, or les entreprises embauchent les plus responsables. Je conseille à mes élèves de s’impliquer dans leur formation, d’acquérir une bonne base technique de manière à être autonomes à la fin de leur diplôme, de ne pas être passifs et de questionner. »
Anthony adopte également ce principe en classe : « Le plus compliqué dans mon métier est la gestion de classe. Il faut qu’ils soient toujours actifs, ce qui nécessite une préparation de cours adéquate de manière à pouvoir leur poser des questions et, inversement, de répondre à leurs questions sans regarder mon support. J’aime partir d’un tableau blanc et construire avec eux un schéma hydraulique, par exemple. J’utilise également beaucoup d’analogies en m’appuyant sur des choses qu’ils connaissent. Cette attention de tous les instants est très énergivore. »
D’autres qualités sont nécessaires. Être humble, car « on ne peut pas tout connaître », patient, irréprochable : « Si on demande aux jeunes d’être à l’heure, il faut l’être soi-même… » Étant exigeant par nature, Anthony voulait à ses débuts amener tous ses élèves au même niveau, une tâche pas toujours évidente. « Il faut s’intéresser au groupe et pousser les plus motivés, mais quelle satisfaction lorsque je vois leur évolution et qu’ils me disent : j’ai choisi le bon métier… »
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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