Demba, ingénieur IESSA
Demba, 45 ans, est ingénieur électronicien des systèmes de la sécurité aérienne (IESSA), instructeur WAN, au Centre en route de la navigation aérienne d’Athis-Mons.
Demba N’Diaye est Franco-Sénégalais. Après un bac scientifique obtenu au Sénégal, il revient en France pour ses études supérieures et jette son dévolu sur Toulouse, ville aéronautique par excellence. En effet, Demba est un passionné, mais il connaît peu le milieu. Il s’inscrit en DEUG MIAS (Mathématiques, informatique et applications aux sciences) qui lui apparaît comme une bonne porte d’entrée, mais s’avère trop théorique avec des enseignements pas aussi intéressants qu’espéré : il lâche l’université après quelques mois.
Un peu démotivé, Demba cherche à se réorienter. À la bibliothèque, il trouve une brochure IESSA (Ingénierie des systèmes électroniques de la sécurité aérienne) de l’ENAC : formation gratuite et rémunérée, emploi garanti, diversité des fonctions, beaucoup de pratique, etc. C’est ce qu’il lui faut. Il s’inscrit en DUT GEII (Génie électrique et informatique industrielle, en deux ans) pour avoir accès au concours IESSA qu’il réussit en 1999. Il commence sa formation initiale à l’ENAC en octobre.
Les IESSA contribuent à la sécurité des usagers et à la fluidité du trafic aérien en garantissant aux contrôleurs et aux pilotes un ensemble de services aéronautiques intègres, disponibles et fiables, en intervenant dans les principales étapes du cycle de vie des systèmes techniques de la sécurité aérienne : radars, radio, téléphone, systèmes de visualisation, systèmes de radionavigation, etc. Les cours à l’ENAC sont variés, mêlant informatique, électronique, télécommunications, aéronautique jusqu’à l’initiation au pilotage. Demba fera également deux stages avant d’être déployé en avril 2001 dans son centre d’affectation – aéroport ou centre en route de la navigation aérienne (CRNA, qui contrôle les aéronefs en route, c’est-à-dire qui ne sont pas en phase de décollage ou d’atterrissage) – où il va poursuivre sa formation sur site durant un an avant d’obtenir son diplôme. Il choisit le CRNA d’Athis-Mons en tant que spécialiste radar et systèmes de visualisation.
Une évolution constante
Il a au départ le statut de fonctionnaire stagiaire et apprend le métier sous le contrôle d’instructeurs IESSA. Avec trois autres collègues, ils se relaient H24 pour maintenir en conditions opérationnelles les équipements sur lesquels ils sont compétents et s’occupent de leur installation. Par exemple, un écran qui devient noir ou affiche des informations incohérentes, etc. Athis-Mons est le plus grand centre de contrôle d’Europe (il y en a cinq en France) avec 400 contrôleurs et 80 IESSA sur site. De son côté, Demba reste spécialiste radar jusqu’en 2009 : « À la maintenance opérationnelle, on travaille main dans la main avec les contrôleurs aériens qui nous appellent dès qu’ils ont un souci. Notre métier ne laisse pas la place à l’ennui… Il faut aussi apprendre à gérer son stress, aimer travailler en équipe. » Maîtriser l’anglais… car un IESSA s’appuie sur de la documentation technique rédigée en anglais et il peut s’entretenir avec ses collègues étrangers. Il y a aussi beaucoup de formation continue.
Demba a envie de découvrir un autre aspect du métier et se spécialise par la suite sur radio et téléphone, « des systèmes complètement différents ». Il intervient notamment lorsque les contrôleurs n’arrivent plus à communiquer avec les aéronefs, par exemple en cas de brouillage de fréquence. 2019 : nouveau changement pour devenir instructeur sur les réseaux longue distance, un ensemble de technologies permettant de relier des sites distants comme les aéroports et les CRNA.
En décembre 2022, Demba a obtenu sa mutation en Nouvelle-Calédonie pour exercer cette fois la fonction de responsable formation et qualité de service à partir de juillet 2023. « J’aurai pour principales missions de gérer les formations de mes collègues IESSA sur place, ainsi que de récolter tous les événements pouvant donner lieu à un retour d’expérience. » Pour connaître ce métier, Demba conseille de débuter par un stage découverte, lui-même accueille régulièrement des élèves de 3e, et ensuite de privilégier un cursus technique. En 2023, il y avait plus de soixante places ouvertes au concours : la DGAC recrute !
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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