Travailler dans le secteur de la métallurgie
Dotée d’un master en commerce international, Léa travaille depuis plus de deux ans dans le secteur de la métallurgie, chez Guérin France, entreprise spécialisée dans la conception, l’industrialisation et la production d’éléments filtrants métalliques, en tant qu’acheteuse/approvisionneuse. Elle répond à nos questions sur son parcours.
Aviation et Pilote : Au moment de choisir une orientation, aviez-vous déjà des idées de métiers, voire de secteurs d’activités ?
Léa : Oui, j’ai toujours voulu être professeure des écoles. Pendant mon année de seconde, je suis partie étudier trois mois en Allemagne. Je me suis découvert une passion pour les voyages, l’allemand et la culture des pays étrangers. Au moment de choisir mon orientation, j’ai décidé d’étudier le commerce international.
AP : Comment se sont déroulées vos études ?
Léa : En 2014, je me suis donc dirigée vers des études en commerce international, du BTS au master : BTS Commerce international, puis licence professionnelle Achats et ventes à l’international. J’ai fait une césure en Angleterre pour améliorer mon anglais, avant de m’inscrire en master Manager du développement d’affaires à l’international, cette fois en alternance. Cette formation a duré de janvier 2019 à décembre 2020. J’ai choisi de continuer mes études après la licence, car en commerce international, on apprend le côté achats et le côté ventes. Je trouvais intéressant d’apprendre les deux pour être meilleure dans mon métier, mais aussi pour m’ouvrir plus de portes si je souhaitais en changer un jour.
AP : Quelles expériences professionnelles avez-vous eu lors de vos études ?
Léa : J’ai été assistante commerciale France et export dans une entreprise qui fabrique de la porcelaine culinaire pendant mon année de licence professionnelle et acheteuse dans une entreprise de vêtements de travail pendant mes deux années de master.
AP : Quel a été votre parcours à la sortie de vos études ?
Léa : Diplômée en décembre 2010, j’ai trouvé immédiatement un poste en CDI chez Guérin France en tant qu’acheteuse/approvisionneuse, poste que j’occupe toujours.
Le métier d’acheteur consiste à acheter au meilleur prix, en bonnes quantités, dans les bons délais, tout en achetant des produits de qualité.
AP : En quoi consiste ce métier ?
Léa : Le métier d’acheteur consiste à acheter au meilleur prix, en bonnes quantités, dans les bons délais, tout en achetant des produits de qualité. L’acheteur commence par choisir de bons partenaires avec qui travailler. Ensuite, il faut faire plusieurs devis, négocier, passer les commandes, faire le suivi de celles-ci jusqu’à la livraison et gérer les éventuelles non-conformités avec la qualité. L’acheteur est en lien avec tous les services de l’entreprise.
AP : Comment s’est faite votre transition vers le secteur de la métallurgie ?
Léa : Je venais de secteurs plus concrets pour moi : la porcelaine culinaire et les vêtements de travail, bien que complexes, sont des articles que l’on a l’habitude de voir dans notre vie quotidienne. Si nous savons tous ce qu’est un filtre métallique, nous ne savons pas forcément où les retrouver ni à quoi ils peuvent ressembler. Ici, chez Guérin France, nous ne faisons que du sur-mesure. Nous achetons donc une multitude de matières nécessaires à la fabrication.
AP : Est-ce que pour exercer le métier d’acheteur, le secteur d’activité a une importance, notamment vis-à-vis de ses expériences passées ?
Léa : Il est plus facile et rapide d’exercer le métier d’acheteur si l’on connaît déjà le secteur d’activité. Pour négocier auprès des fournisseurs, il est important de savoir de quoi l’on parle. En arrivant chez Guérin France, j’ai dû apprendre à lire un plan, à connaître les caractéristiques et spécificités des matières achetées, mais aussi les secteurs d’activités avec lesquels nous travaillons (normes, documents qualité à demander, cahiers des charges, etc.). Je suis aussi allée faire des formations en atelier pour bien connaître le process. Changer de secteur se fait, mais il faut avoir l’envie d’apprendre et la curiosité d’aller sur le terrain. Pour ma part, je continue à demander tous les ans une formation en atelier avec mes collègues pour continuer à apprendre.
AP : Quelles sont vos missions principales chez Guérin France ?
Léa : Chez Guérin France, j’ai la charge d’acheter toutes les matières premières nécessaires à la production des articles « vie série », c’est-à-dire tout ce qui a déjà été produit et qui n’est plus considéré comme étant un projet. Je m’occupe d’évaluer les besoins, de faire les demandes de prix, de passer les commandes et d’y joindre les documents nécessaires (plans, cahiers des charges, etc.), d’assurer le suivi des commandes (vérifier la bonne réception et le contenu des accusés réception de commande, relancer en cas de retard, demander les documents qualité manquants, etc.). Mais aussi de faire des contrats de commandes ouvertes, de suivre le cours des matériaux et le taux de service de nos fournisseurs mois par mois. Je participe aussi à l’évaluation annuelle de ces derniers.
AP : Y a-t-il des particularités dans l’exercice de votre métier par rapport à vos précédentes expériences professionnelles, en plus du changement de secteur d’activité ?
Léa : Oui, nous ne travaillons pas sur catalogue. Chaque filtre est conçu par nos chargés d’affaires pour répondre au besoin du client. Ce qui implique l’achat d’une multitude de matières.
Il faut savoir négocier, communiquer, avoir des compétences en anglais, être ouvert aux discussions, savoir gérer son stress, être réactif et prioriser, être curieux…
AP : Selon vous, quelles sont les qualités à avoir pour exercer le métier d’acheteur ?
Léa : Être négociateur : il ne faut pas oublier que nous devons défendre les intérêts de notre entreprise. Négocier, c’est rester compétitif auprès de nos clients et participer à la bonne santé de notre entreprise. Communiquer : un acheteur travaille avec tous les services de l’entreprise et se doit d’informer ses collègues en cas de retard ou de difficultés à trouver une matière, par exemple. Avoir des compétences en anglais : c’est impératif dans notre métier, qu’importe le secteur d’activité, toutes les entreprises travaillent à l’international maintenant. Être ouvert aux discussions : il est important de réussir à instaurer une relation de confiance avec ses fournisseurs. Nous les considérons comme des partenaires et c’est pour moi primordial. Savoir gérer son stress, être réactif et prioriser : un acheteur reçoit beaucoup de mails et d’appels des différents services de l’entreprise et de ses fournisseurs. Il ne faut pas paniquer en voyant le flux et prioriser les sujets. Les clients veulent de plus en plus de réponses rapides et les urgences font partie de la vie de l’entreprise. Être curieux : s’intéresser à l’activité de l’entreprise, se déplacer chez ses fournisseurs pour comprendre leurs procédés de fabrication et leurs contraintes, faire des salons pour se tenir informé.
AP : Que conseilleriez-vous à celles et ceux qui voudraient devenir acheteur dans l’aérospatial ?
Léa : Je ne sais pas s’il existe de formation spécifique pour devenir acheteur dans l’aérospatial, mais, effectivement, bien choisir ses stages ou alternances est très important. Pour ma part, quand j’étais alternante pendant mon master, j’occupais le poste à part entière. L’alternance est très formatrice, elle permet une transition entre les études et le monde du travail et apporte une expérience intéressante pour les entreprises.
AP : Auriez-vous un conseil à donner concernant l’exercice de votre métier ?
Léa : Ne pas se faire peur d’un secteur d’activité. Nous nous formons tout au long de notre vie, l’essentiel est d’avoir envie d’apprendre et de tout mettre en œuvre pour réussir. Et ne pas négliger l’anglais. Il ne faut pas hésiter à partir à l’étranger, même s’il faut prendre le temps pendant son cursus ou après ses études. Cela permet de s’ouvrir des portes et aussi d’être plus à l’aise, plus compétent et moins stressé au travail. Et un bon niveau peut aussi faire la différence sur un CV !
Vous aussi, parlez de votre métier !
Vous êtes professionnel (H/F) ou une entreprise travaillant dans le secteur aéronautique, spatial et de la Défense, et vous souhaitez mettre en avant un métier et un parcours peu connu du grand public ou inspirant ?
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La campagne de recrutement pour intégrer le programme pilotes cadets Air France est ouvert jusqu’au 15 juillet 2024. Celui-ci est accessible aux candidats de tous âges, avec ou sans expérience de vol.
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Emirates, compagnie aérienne basée à Dubaï, est à la recherche de candidats pour rejoindre ses équipages. Des journées portes ouvertes auront lieu dans toute la France en avril.
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