Se former avant d’être opérationnel
Loïc, 30 ans, est loadmaster tactique sur A400M au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il a au départ une formation de mécanicien vecteur/cellule.
Son père et son grand-père étaient chefs avion chez Air France. Loïc a assuré la relève : il est devenu mécanicien navigant sur A400M à Orléans, une fonction capitale pour lui. Il aspire à intégrer l’armée de l’Air et de l’Espace pour son cadre rigoureux. Avec un bac ES et une petite année de droit, il veut devenir mécanicien aéronautique, le secteur qui l’attire. Il passe des tests psychotechniques et une évaluation sportive, ce qui lui ouvre la formation désirée. Le cursus démarre par quelques semaines militaires pour apprendre les rudiments du métier.
En mars 2014, il intègre l’Escadron de formation à la maintenance aéronautique de la défense (Esmad). Durant un an, il est en phase d’apprentissage, travaillant sur les différentes spécialités : électricité, mécanique, matériaux. Il y a des cours théoriques, de la pratique en hangar pour apprendre le maniement des outils, le décryptage des cartes de travail et l’intervention sur avion. Compte tenu de son classement, il choisit l’A400M, l’aéronef de nouvelle génération depuis peu dans les forces.
En unité, il est mécanicien vecteur (cellule), mais il effectue en plus des dépannage lourds de la piste, il est parrainé et testé en permanence sur les méthodes de travail, la sécurité de ses interventions… En janvier 2016, il est lâché, c’est-à-dire opérationnel. Mais, très vite, il veut d’autres responsabilités. Il commence par un stage MEL (Minimum Equipement List). Il doit être en mesure de dire si un avion peu partir avec des capacités réduites sans nuire à la sécurité et à la mission. Il enchaîne ensuite sur la qualification de type durant trois semaines en Allemagne. C’est un cours complet sur l‘avion : plusieurs milliers de pages en anglais, une formation très dense.
Ensuite, retour à Orléans où il s’aguerrit sur la machine, ce qui lui permet de partir comme équipier en mission. Il peut également signer ses tâches. « J’ai adoré me plonger dans le cœur de cet avion résolument moderne, j’ai aussi adoré travailler en équipe, tu vois vraiment le rôle de l’avion et tu es une partie de la mission. Nous sommes allés en Martinique et même au Canada pour dépanner un A400M pour un changement de gouverne, un sacré chantier. »
Mécanicien navigant
En 2019, il veut donner une nouvelle dimension à son engagement en passant le concours national de mécanicien navigant : 30 places pour 70 candidats. Les enjeux sont très différents : il volera plus souvent et sera encore plus intégré à la mission. C’est, là aussi, un sacré travail : des cours et une traçabilité… Une fois admis, Loïc va enchaîner les stages : mécanicien navigant à Rochefort et culture aéronautique au Centre d’instruction des équipages de transport (CIET) à Orléans. Son classement lui permet de retourner en unité à Orléans sur A400M pour sa formation pratique de loadmaster (mécanicien navigant). Il y a encore des milliers de pages à lire sur les performances de la machine, son chargement, etc. Il est toujours supervisé par un moniteur lors de son « adaptation en ligne », une période où il effectue des missions, mais sous contrôle.
En 2021, il est enfin pleinement opérationnel. Un mois plus tôt, il est parti en Afrique. En détachement, il gère beaucoup de choses : la MEL, le chargement, la préparation des escales, et travaille avec plusieurs types de personnel : pilote de chasse, notamment pour leur logistique, les agents d’escale, les préparateurs de missions, etc. À chaque étape, Loïc est exalté d’être utile à son pays et à son équipage. Fin 2021, il suit une formation de loadmaster tactique, cela inclut les largages de charges, de palettes et de parachutistes. En 2022, il est opérationnel pour cette fonction, il est maintenant engageable sur toutes les missions. Depuis, il découvre le monde, l’appareil est tout le temps parti pour un large panel de missions. La prochaine étape sera pour Loïc la qualification de moniteur et d’examinateur.
« J’ai adoré me plonger dans le cœur de l’A400M, un avion résolument moderne. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Marie, hôtesse de l’air long-courrier
Marie est hôtesse de l’air chez Air France. Elle a commencé en tant que personnel complémentaire de bord et a exercé en tant qu’infirmière.
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Édouard Maître, 52 ans, est pilote de Samu. Auparavant, il a monté sa propre société d’hélicoptère pour faire du travail aérien et de l’instruction.