Stagiaire, apprentie et, enfin, PNC en poste
Marie est hôtesse de l’air chez Air France. Elle a commencé en tant que personnel complémentaire de bord.
Son père était PNC, sa mère également, tous les deux au sein d’Air France. Marie, leur digne fille, avait comme une sorte de chemin tracé. Elle adore voyager comme les langues étrangères. Mais, surtout, elle est animée du désir d’aider les autres. L’année de son bac, en 2012, Air France ne recrute pas. Alors, en attendant, suivant les conseils avisés de sa mère, elle s’engage dans une licence de psycho et d’infirmière. En 2018, elle est prise en personnel complémentaire de bord (PCB) sur long-courrier, un job d’étudiant pour deux mois d’été. Elle doit quand même expliquer que son job d’infirmière n’est pas incompatible. Pour ce premier accès, elle a doit à un test d’anglais, un entretien de groupe et un entretien individuel. Elle est reprise un mois en décembre.
Cette première expérience valide son choix, c’est là qu’elle veut être. Elle adore rencontrer de nouveaux collègues, être confrontée à d’autres cultures, se fondre en moins d’une heure avec aisance au sein d’un équipage rencontré à la dernière minute. Elle aime ce côté « petite famille bienveillante » et, surtout, elle a le sentiment d’avoir réussi son travail quand les clients les plus réfractaires sortent contents de l’avion et quand elle a calmé les angoisses de ceux qui ont peur.
« Le PCB est un membre d’équipage à part entière, il ne gère pas l’aspect sécurité, juste la partie commerciale des ventes à bord. Mais, c’est une personne ressource qui peut contribuer à gérer les passagers en cas d’incident. Elle est également formée au feu et remplace un PNC titulaire en cas de malaise et elle est identifiée par les passagers. Lors de mon stage, j’ai eu la chance de voler avec une chef de cabine qui m’a tout expliqué », se souvient Marie.
Apprentissage chez Air France
Après cette expérience, elle reprend son job d’infirmière avec des piges dans un hôpital près de chez à Rouen en clinique. Elle apprend qu’Air France va proposer en 2019 une formation en alternance pour passer le fameux CCA en partenariat avec Pôle emploi, cette dernière finance la moitié des coûts. Après six semaines de cours, elle commence à voler ; au bout d’un mois, elle est PNC à part entière avec la barrette rouge ! La pandémie va lui donner un coup de pouce. En effet, bon nombre de PNC titulaires vont laisser leur place à ces jeunes alternants. Résultat. : ils volent beaucoup. Il faut aller chercher des clients français à l’autre bout de la planète, USA, Mexique, Dom Tom.
En novembre 2020, fin de contrat, y compris pour l’alternance. Elle retourne cette fois en bloc opératoire. L’aérien est en PLS, elle profite pour valider sa licence de psycho et apprend la langue des signes. En 2022, Air France a fait partir les plus anciens PNC dans le cadre d’un plan de départ volontaire. Marie se sent totalement oubliée, elle tente Transavia et repasse une sélection complète. Elle est obligée de repartir en formation (on ne capitalise pas sur ses expériences passées…), cette fois sur moyen-courrier. « Le job de PNC me plaisait vraiment, j’attendais qu’Air France me rappelle. Je suis mise sur des contrats d’été en CDD en août 2022. Le moyen-courrier est une expérience, mais le métier est très différent. L’ambiance est formidable, il y a beaucoup de jeunes, c’est une ambiance très familiale, très fun, moins stricte. La souplesse s’applique également à l’échange de vols entre PNC, on peut construire un peu son planning », se souvient Marie.
Une nouvelle fois, elle retourne à son premier travail, mais cette fois sans attache pour être facilement rappelée. En avril 2023, c’est le cas, Air France l’intègre. Elle va voler sur le secteur moyen-courrier de la compagnie, le rythme n’est pas le même, le planning est sanctuarisé et l’ambiance est plus stricte. La jeune provinciale a même du mal à rentrer chez elle. Les PNC sont un peu plus âgées et l’organisation moins flexible. Surtout, les vols sont plus courts, pas le temps d’échanger avec des passagers, il y a peu de temps d’escale, mais elle applique la même approche que pour le long-courrier, cela demande une adaptabilité plus grande.
Marie signe son CDI en novembre de la même année sur long-courrier. Elle ressent une forme de soulagement, elle dispose de la sécurité mentale de l’emploi : « J’ai ma place. Air France, c’est le Saint Graal, je n’ai plus de deadline, mais je vais pouvoir faire mon job comme j’aime le faire avec une proximité pour les passagers. » Son côté infirmière a été totalement oublié dans un premier temps, mais, au fil des vols, elle est dévolue aux situations médicales et ses collègues lui laissent volontiers la place pour les diagnostics ou les piqûres. Cela permet de communiquer une information pertinente aux pilotes pour programmer une descente ou non… Et comme, finalement, elle aime ses deux jobs, elle continue d’être infirmière dans le cadre de missions d’intérim. Elle est plus que jamais heureuse.
« Le PCB est un membre d’équipage à part entière, il ne gère pas l’aspect sécurité, juste la partie commerciale des ventes à bord. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Alexandre, pilote professionnel
Alexandre a été instructeur, avant de partir dans les îles y faire une partie de sa carrière comme pilote professionnel. Il a rejoint la Sécurité civile.
Travailler avec un handicap dans l’aérien
Hanvol favorise, par la formation en alternance, l’inclusion des demandeurs d’emploi en situation de handicap dans l’industrie aéronautique et spatiale.
Gary, ingénieur contrôle/commande SCAO
Dr Gary Quinsac est ingénieur contrôle/commande SCAO au Centre spatial de l’université de Montpellier. Il travaille sur les CubeSats du CSUM.