La recherche appliquée
Maroun Alam, 28 ans, est ingénieur de recherche en électronique de puissance à l’IRT Saint Exupéry.
Maroun Alam, Libanais, a déjà une licence en physique lorsqu’il vient en France en 2018 continuer ses études. Il s’est inscrit en deuxième année (M2) du master Nanosciences et matériaux fonctionnels à l’université de Montpellier. Maroun souhaite faire de la recherche, mais appliquée. En 2020, il intègre l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon qui propose une thèse sur l’analyse et la caractérisation des performances électriques des composants de puissance en nitrure de gallium (GaN), un semi-conducteur en pleine émergence. C’est un projet européen piloté par l’un des plus importants fournisseurs du marché, STmicroelectronics.
Les composants de puissance sont essentiels dans les systèmes électroniques pour gérer et distribuer l’énergie électrique de manière efficace et fiable. Ils incluent les conducteurs, les résistances, les condensateurs, les bobines, les transformateurs, les moteurs électriques… La mission de Maroun est d’améliorer ces composants pour les utilisateurs finals. Il obtient son doctorat en janvier 2023.
Pour Maroun, bien choisir son sujet de thèse est important, car il va impacter son projet professionnel. Il faut notamment réfléchir aux opportunités d’emplois. « Les nanosciences conduisent essentiellement à de la recherche fondamentale, alors que l’électronique de puissance est une technologie clé utilisée dans différents secteurs comme le transport, l’industrie, le bâtiment, et offre donc beaucoup de débouchés avec une application directe. »
Maroun signe alors un contrat post-doctorat de six mois dans le cadre du projet GANRET, mené par l’IRT Saint Exupéry et le laboratoire LAAS, qui a pour objet d’évaluer la fiabilité de la technologie des semi-conducteurs de puissance en nitrure de gallium. L’objectif principal est de permettre l’insertion de l’électronique de puissance à base de GaN dans la chaîne d’approvisionnement de la mobilité électrique avec une contrainte de fiabilité élevée, comme l’aérospatial.
Applications dans l’aérospatial
Son contrat terminé, il est recruté directement en tant qu’ingénieur de recherche à l’IRT, toujours affecté au projet GANRET. Avec deux autres ingénieurs de recherche, ils sont chacun responsales d’un lot. Lui-même s’occupe de la partie défaillance des composants de puissance afin de déterminer leur durée de vie et donc leur fiabilité. Il créée des modèles de défaillance, des plans de test, développe des bancs d’essai, réalise des tests de vieillissement, recueille les données, les analyse et les publie. Il collabore avec les utilisateurs finals qui mettent également à disposition des ingénieurs. « Je dois connaître leurs besoins et leurs objectifs. Les tests peuvent se ressembler, mais ils sont adaptés à la destination du composant : automobile, aéronautique ou spatial. Le moins exigent étant le premier secteur, le spatial demandant le plus de fiabilité, car les conditions de fonctionnement sont très différentes. Dans ce dernier cas, on prendra par exemple en compte les radiations de l’environnement spatial. » L’un de ses collègues est justement en charge des tests de radiation.
Le projet GANRET, d’une durée de 4 ans, se focalise donc sur la partie composants de puissance. En 2026 débutera la seconde phase, GANRET+, où Maroun et ses collègues intègreront les composants dans des modules et testeront cette fois la fiabilité de l’ensemble. L’objectif étant de les valider pour une utilisation dans le produit fini. Ce programme représente 80 % du temps de travail de Maroun, le reste est consacré à d’autres projets de l’IRT qui concernent toujours les composants de puissance et où il intervient en tant que référent technique.
« L’IRT ne propose que des projets collaboratifs, ce qui est très intéressant, car pour avancer, il faut le faire en équipe. L’ambition est importante, mais il faut aussi savoir être critique sur son propre travail. Il y a toujours matière à apprendre ! »
« Le thésard est le chef de projet de sa thèse, il prend toutes les décisions. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
François, directeur technique chez DRONE VOLT
François Callou, 44 ans, est directeur technique drone chez DRONE VOLT. Spécialisé en ingénierie des systèmes automatisés, il s’est orienté dans l’aérien.
Morgane, ingénieur développement mécanique
Morgane Pouzioux, 26 ans, est ingénieur développement mécanique (Structural Design and Calcul Engineer) chez Airbus Defense and Space.
Karina, intégrateur cabine
Karina Polesel, 49 ans, vient d’obtenir le CQPM Intégrateur cabine aéronautique, une formation dirigée par l’Afpa. Elle s’est reconvertie dans l’aérien.