Concevoir l’avion du futur
Matthieu Pettes-Duler, 31 ans, est directeur des systèmes de propulsion (Head of Powertrain) chez Beyond Aero.
Avec un père dans l’armée de Terre, Matthieu s’intéresse un temps à la « chasse » pour finalement intégrer un cursus préparatoire. Au moment de passer ses concours, en 2014, c’est le premier vol de l’E-Fan d’Airbus : l’électrique lui semble un domaine prometteur. Il s’inscrit à l’ENSEEIHT, à Toulouse, et choisit le génie électrique comme spécialisation.
En seconde année de son parcours d’ingénieur, il part deux mois en stage au Vietnam pour travailler sur un système de batteries et les énergies renouvelables, sans rapport avec l’aéronautique, mais il pratique et peaufine son anglais. Durant son stage de fin d’études, Matthieu est analyste système d’une propulsion hybride électrique destinée à équiper les avions du futur, dans le cadre d’un programme européen.
Matthieu obtient le titre d’ingénieur électrotechnique en 2017 et enchaîne avec un doctorat, en continuité avec son précédent stage. Son sujet de thèse est l’intégration d’un système de propulsion complet, de l’hélice jusqu’au groupe électrogène, avec les sources électriques en hybridation. « Je voulais comprendre ce que signifiait électrifier un transport. Les industriels participaient au projet, je suivais donc la vague de l’innovation à court terme ».
En parallèle, Matthieu s’intéresse à l’hydrogène et a l’occasion de participer à une étude sur les piles à combustible qu’il intègrera à sa thèse. Il obtient le titre de Docteur en systèmes de propulsions électriques pour les aéronefs en 2021. Durant sa dernière année, il travaillait avec la startup Blue Spirit Aero sur un projet d’avion électrique quadriplace à pile à combustible. Pour continuer avec eux, Matthieu devient freelance.
« La technologie me passionne, je suis l’actualité avec les compagnies qui se créent, les nouveaux programmes, surtout ceux liés à l’hydrogène. Il faut être proactif dans sa manière de rechercher l’information ». C’est comme cela qu’il entend parler de Beyond Aero qui planche alors sur un prototype d’ULM rétrofité, mais vise – à terme – l’aviation régionale avec la conception d’un jet.
À ce moment, Matthieu souhaite s’attaquer à des projets de plus grande ampleur. Il postule chez Airbus UpNext pour le poste de Work Package Leader Electric Engine et est embauché en juin 2021. Matthieu arrive au moment où Airbus « met en musique » les différents composants du système de propulsion du démonstrateur sol du ZEROe, un avion électrique basé sur de l’hydrogène. Lui, travaille sur le contrôle du système au sol.
Matthieu est passé d’une petite startup à un grand groupe avec davantage de moyens, mais aussi davantage d’inertie. Ce qu’il souhaite, c’est participer à un projet qu’il verra aboutir. Il envoie son CV à Beyond Aero et en juin 2022, il quitte Airbus pour intégrer Beyond, en juillet, en tant que Responsable hydrogène et management de l’énergie.
Matthieu travaille sur le système de propulsion : études des performances, recherche de fournisseurs, études sur la certification, etc. Essentiellement du business jet où ils sont « encore sur la feuille Excel à réaliser des équations », mais il est aussi impliqué dans le programme ULM. Matthieu évolue ensuite comme Responsable du système de propulsion du jet. Il est également ingénieur d’essai en vol au niveau de l’ULM. « Tout ce qu’on fait, c’est alimenter le business jet. Les bancs d’essai permettent de confronter et d’apprendre ce que l’on ne connaît pas ».
À ce jour, les bancs d’essai au sol qu’il a aidé à concevoir arrivent dans les locaux. « Ils vont permettre de valider ce que l’on a pensé ». Matthieu se concentre sur la pile à combustible qui constitue une partie du moteur seulement. « Chez Beyond Aero, nous sommes à la fois intégrateur de systèmes, avec un certain nombre de fournisseurs à gérer, et constructeur d’avions. Mais pour cela, il faut d’abord comprendre l’enjeu du système de propulsion. »
« Nous construisons l’avion autour du système de propulsion. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Edouard, pilote au SAF
Édouard Maître, 52 ans, est pilote de Samu. Auparavant, il a monté sa propre société d’hélicoptère pour faire du travail aérien et de l’instruction.
Alexandre, pilote professionnel
Alexandre a été instructeur, avant de partir dans les îles y faire une partie de sa carrière comme pilote professionnel. Il a rejoint la Sécurité civile.
Travailler avec un handicap dans l’aérien
Hanvol favorise, par la formation en alternance, l’inclusion des demandeurs d’emploi en situation de handicap dans l’industrie aéronautique et spatiale.
Gary, ingénieur contrôle/commande SCAO
Dr Gary Quinsac est ingénieur contrôle/commande SCAO au Centre spatial de l’université de Montpellier. Il travaille sur les CubeSats du CSUM.
Sonia, assistante customer care
Sonia Titli Degl Innocenti, 51 ans, est assistante customer care sur l’aéroport international du Castellet. L’important, ce sont les échanges avec les clients.
Pascal, chef de piste
Pascal Delpau, 57 ans, est chef de piste senior chez ASL Airlines France. Il est passé de l’automobile à l’aérien, en progressant sur l’aéroport et ses métiers.