Se former et s’expatrier au Canada
Maxime, 27 ans, est pilote d’hélicoptère au Canada. Instructeur, il a aussi été responsable pédagogique d’une école pilotage. Actuellement, il fait des contrats saisonniers pour voler davantage.
Tout vient du père ou presque, qui était mécanicien navigant sur hélicoptère chez EDF. Maxime, son digne fils, est devenu pilote d’hélicoptère et responsable pédagogique d’une école, à 27 ans… À 17 ans, il pense d’abord à l’armée de Terre pour faire carrière quand il rencontre Eddy Lacroix, un pilote d’hélicoptère expérimenté, qui lui suggère le Canada. Il fréquente également des pilotes d’EDF, il se pose pas mal de questions. Finalement, la solution outre-Atlantique se précise.
En 2018, il décide d’émigrer avec son amie qui est infirmière. Il s’inscrit, en décembre, chez Passport Hélico, sans même avoir visité l’école, ce que l’on ne conseille pas toujours… Il trouve rapidement un logement sur l’île de Montréal, à 30 minutes de l’école. Assez vite, en mars 2019, il commence la formation et, en parallèle, il parvient à trouver un petit boulot sur place dans un hôtel, tout en prenant ses cours. La théorie et la pratique se déroulent en même temps. La première n’est pas compliquée, très axée sur le concret, mais le rythme est intense : de 8 à 17 h tous les jours. Côté mania, tout se passe bien, il va jusqu’à 90 heures de vol de R22 et ajoute quelques heures de quatre places. Il est, en effet, possible de passer sa licence avant – quand l’élève est prêt –, elle ne sera validée qu’après 100 heures de vol.
Fin avril 2019, il a terminé et, même s’il doute un peu de lui, il commence une saison de baptêmes de l’air avec un autre jeune pilote. Tout l’été, ils volent dans les campings, les festivals, en tout plus d’une soixantaine d’heures de vol sur le même site. Les deux pilotes savent être de redoutables commerciaux. Le rythme se calme un peu en hiver. Ils ont conscience d’avoir eu pas mal de chance de pouvoir mettre tout de suite en pratique leurs compétences de professionnels. Ils ont volé en tout 90 heures en étant payés !
Passage instructeur sol, puis stage instructeur
À ce moment, pour des questions d’immigration, Maxime est embauché par l’école pour être instructeur au sol, trois jours par semaine ; il garde aussi son boulot à l’hôtel pour payer ses heures que l’école lui facture un peu moins cher du fait de son statut. Là encore, le rythme est soutenu. Cette situation lui permet surtout de monter ses heures pour la qualification instructeur. En septembre 2020, il obtient son visa de résident permanent qui lui permet de travailler partout. En janvier 2021, il a maintenant le niveau requis pour entrer en stage instructeur, une trentaine d’heures sur une durée de trois mois. Aussitôt qualifié, il commence à former des pilotes en vol, il fera 400 heures de vol en un an. Pour Maxime, l’instruction apparaît comme une expérience irremplaçable pour devenir meilleur. Son contrat d’embauche court sur deux ans. Durant cette période, il obtient également deux qualifications de type pour des appareils à turbine : Écureuil et R66, indispensables pour son employabilité.
En juillet 2022, on l’envoie dans l’Ontario pour assurer des vols touristiques dans des pourvoiries pour des pêcheurs de saumon. Dans le cadre d’un autre contrat, il va aussi aider à replanter des arbres en effectuant, pour la première fois, du travail à l’élingue. C’est une expérience nouvelle qui demande un sacré doigté, il faut piloter la charge et l’hélico doit suivre. Il se rend compte qu’il a encore pas mal de choses à maîtriser. À la fin 2022, il a déjà 1000 heures de vol et sa carrière est lancée. Durant l’été 2023, il est envoyé pour couvrir la saison des feux : il transporte du matériel et des pompiers, voire largue de l’eau sur les petits feux en front de flammes avec un Bambi bucket, une sorte de sceau à remplir.
Fin 2023, il a 1400 heures de vol et on lui propose de devenir responsable de l’instruction pour l’école. Il gère les cours et les vols, tout en étant également instructeur. Le rythme de travail avoisine les 70 heures par semaine, et, donc, Maxime fait moins d’instruction. En octobre dernier, il démissionne et repart sur des contrats saisonniers, dont ceux au profit d’Hydro-Québec, l’équivalent de EDF en France. Il a aujourd’hui 1850 heures de vol. Et son avenir est plutôt radieux.
« J’ai aussi fait les feux. Je me souviens d’une chaleur intense dans l’appareil. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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