Développer à partir de rien
Morgane Pouzioux, 26 ans, est ingénieure développement mécanique (Structural Design and Calcul Engineer) chez Airbus Defense and Space.
Morgane a mis de côté le spatial au moment de s’orienter, pensant ce secteur inatteignable pour elle. Pour autant, elle choisit de devenir ingénieure. Après un bac S option SVT, elle s’inscrit en prépa intégrée chez Polytech Grenoble en 2016 et continuera son cursus chez Polytech Montpellier en 2018 pour se spécialiser dans l’ingénierie des matériaux et la mécanique. « Je ne voulais pas partir sur de la mécanique pure et me restreindre, alors que l’industrie offre une réelle diversité de métiers. Les matériaux ouvraient encore mes choix. La mécanique des matériaux étudie le comportement des matériaux : métaux, polymères, plastiques, céramiques, bois, etc. sous l’effet de forces, tensions, déformations… Elle peut conduire aussi bien à de l’écoconception, concevoir avec un point de vue environnemental, qu’à de la conception, par exemple designer et dimensionner un pont. Ces aspects dimensionnement et conception m’ont particulièrement intéressé lors de mes études ».
En 2020, Morgane devait partir quatre mois à l’université d’Auckland, formation qu’elle suivra quand même, mais à distance. Pour son stage de dernière année, elle est encore indécise sur le secteur d’activité qu’elle désire intégrer : le sport, le luxe… le spatial ? Finalement, elle trouve un contrat dans une entreprise qui fabrique des coffrets de beauté réfrigérés, en tant que stagiaire ingénieure conception mécanique et thermique. « Nos cours étaient très orientés R&D universitaire, alors que j’étais davantage attirée par la conception dans l’industrie. Ce stage m’a permis d’approfondir ma maîtrise de la CAO, la conception assistée par ordinateur. »
Morgane est diplômée en 2021, en pleine pandémie… Cela a influencé la suite de son parcours. Le marché du travail étant morose, elle se dit qu’il serait bien de se spécialiser dans un domaine qui lui plait vraiment. Chez Polytech, elle a eu l’occasion de discuter avec le Directeur du Centre Spatial de l’Université de Montpellier (CSUM), partenaire de l’école. Dès août, elle s’inscrit dans son mastère spécialisé Développement de systèmes spatiaux. « Cette formation est conçue de telle façon que n’importe quelle spécialité d’ingénieur peut réussir à s’intégrer au domaine spatial. Les enseignements étaient mêlés de culture générale et de technique. » Cela passionne Morgane qui découvre au passage de nouveaux métiers.
Elle effectue cette année de MS en alternance chez Latécoère Interconnection Systems, dont elle intègre le bureau R&D. Elle participe à la mise en place d’une ligne de production pour la partie MLI – multilayer insulation ou isolation multicouche – des satellites, puis au développement d’un nanosatellite dans le cadre d’un projet avec le CSUM, cette fois en tant qu’ingénieure systèmes. Diplômée en 2022, elle continue sa mission dans le cadre d’un CDD de six mois.
La R&D, « développer quelque chose à partir de rien et imaginer une solution à un problème », lui plait et c’est ce qui va la guider lors de la recherche de son prochain poste. Elle suit notamment Airbus Defense ans Space et envoie son CV. Elle est embauchée en mai 2023 comme Ingénieure développement mécanique. Morgane a plusieurs missions, tout d’abord dans la R&D où elle a davantage un rôle de chef de projet, tout en intervenant dans ses spécialités : mécanique ou thermique, sur des programmes. Elle participe également à des avant-projets où elle va faire beaucoup d’études chiffrées et techniques. Ses tâches font qu’elle se concentre davantage aujourd’hui sur la mécanique, plus que les matériaux, mais elle a finalement abouti là où elle rêvait de travailler plus petite…
« Le plus dur est de faire le point sur ce que l’on aime. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Marc-Olivier, pilote chez Cathay Pacific
Marc-Olivier Duga, 51 ans, est commandant de bord sur Airbus A350 pour Cathay Pacific. Après un passage dans la Marine nationale, il s’est expatrié pour voler.
Loïc, loadmaster sur A400M
Loïc, 30 ans, est loadmaster tactique sur A400M au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il a au départ une formation de mécanicien vecteur/cellule.
Nicolas, treuilliste sur hélicoptère
Nicolas, 40 ans, est mécanicien navigant et treuilliste sur hélicoptère au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, avec des responsabilités.