Les hélicos de l’armée de l’Air et de l’Espace
Nicolas, 40 ans, est mécanicien navigant et treuilliste au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace.
Il était passionné par l’aéronautique depuis tout petit. À 40 ans, Nicolas a gardé le lien avec la troisième dimension en devenant mécanicien navigant et treuilliste au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Son rôle est important dans l’hélicoptère : il veille sur le fonctionnement du treuil et sur les charges au bout de l’élingue, mais, surtout, il guide les pilotes en cas de posé dans des zones exiguës.
Dans sa jeunesse, son goût pour l’aéronautique se concrétise par le passage du brevet d‘initiation aéronautique (BIA) et de la licence de pilote privé, avant même d’obtenir son bac. Son père travaillant à EDF, il est attiré par les hélicoptères. En 2003, il décide de rejoindre l’armée de l’Air et de l’Espace, mettant un peu sa passion du pilotage entre parenthèse, car il souhaite être mécanicien. En fait, il n’était pas très sûr de la voie pour devenir pilote, compte tenu de sa vue et d’une certaine appréhension.
Nicolas demande à être mécanicien cellule/hydraulique. Il envisage, dans un premier temps, d’y rester environ 5 ans. Après une année en école à Rochefort pour la formation technique, il est affecté sur hélicoptère Fennec, à Metz. Il est satisfait : c’est le travail en équipage qui l’attire, le transport était donc l’autre option. Durant une autre année, il se forme aux différentes tâches pratiques en étant supervisé par un cadre expérimenté. Ce qu’il a appris à l’école prend tout son sens par l’application sur le terrain ; il faut toutefois ajouter qu’il avait déjà mis les mains dans le cambouis avant d’être militaire.
Mécanicien navigant et treuilliste
Au bout d’un an et demi, en 2006, il part déjà pour sa première opération extérieure (OPEX) au Gabon. Il suit également une formation de treuilliste pendant celle de mécanicien navigant. « J’apprends à travailler en équipage, la fonction de treuilliste demande une grande précision concernant les mouvements de la machine avec une phraséologie très codifiée. Il faut prioriser les informations pour le placement afin que l’appareil ne s’écarte pas trop du point de dépose en limitant le balancement. Car il y a parfois des hommes au bout du câble. Nous sommes les yeux du pilote et avec le temps, on finit par ressentir les mouvements de l’appareil. »
Au bout d’un an, il est formé au treuillage de nuit sous jumelles de vision nocturne, il est alors prêt pour l’alerte SAR (Surch and Rescue) qui est déclenchée dans diverses situations : crash avion, planneur, parapente et, quelques fois, en soutien du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM). Un peu avant que la base de Metz en 2010 ne ferme, il a le temps de se former comme chef d’équipe, son rôle comporte logiquement plus de responsabilités. Il a une fonction de gestion du matériel et du personnel et il contrôle les tâches des autres mécanos.
En 2012, il atterrit à Orange, sa base actuelle, et continue sa progression pour passer cette fois chef treuilliste et donc responsable de la formation des treuillistes, il planifie, il supervise. Aujourd’hui, la formation a un peu changé par rapport à son époque. Les stagiaires commencent par la « sécu » avant manipulation du treuil. « Il faut apprendre le guidage, il y a bien un peu de théorie, mais la pratique s’effectue en unité, l’objectif est de permettre à un pilote de pouvoir se poser avec un ou des obstacles à deux mètres des pales. On montre, jusqu’à l’autonomie totale du treuilliste stagiaire. Puis vient la manipulation du treuil, d’abord de jour, puis de nuit, ce qui est sensiblement plus compliqué, il y a un effet d’accoutumance à prendre sous JVN. Au bout de deux ans, il peut prétendre à l’alerte SAR, à condition d’une pratique très régulière », explique Nicolas.
Cette responsabilité de chef treuilliste, il l’a acquise grâce à son expérience et après une petite sélection. C’est une qualification qui, comme toutes les autres, s’entretient. Le plus intéressant, c’est que, bien sûr, il a continué sa carrière de mécanicien contrôleur en devenant adjoint au responsable d’atelier vecteur tout en faisant régulièrement des détachements extérieurs, au moins un par an, le contraire de la routine. En 20 ans de carrière, il est satisfait : il a beaucoup bougé, il a beaucoup formé. Ce rôle de pédagogue lui a bien convenu.
« Nous sommes les yeux du pilote et avec le temps, on finit par ressentir les mouvements de l’appareil. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
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