Le groupe ISAE a ouvert une nouvelle formation d’ingénieur sur trois ans par la voie de l’apprentissage dans deux de ses écoles : ISAE-SUPAERO et ISAE-ENSMA. Intitulée Industrialisation et méthode pour l’aéronautique et l’espace, elle a été habilitée par la Commission des titres d’ingénieur (CTI).
Cette formation est articulée autour d’un tronc commun pour les deux premières années, avec une troisième année spécifique à chaque établissement. Dans le cas de l’ISAE-ENSMA, l’école propose une spécialisation Systèmes énergétiques et matériaux (option avionique et systèmes embarqués pour SUPAERO). À leur sortie, ses diplômés pourront assurer une interface efficiente entre le bureau d’études et la chaîne de production, avec une maîtrise des techniques du secteur aéronautique et spatial ainsi que des méthodes de déploiement et d’industrialisation de la R&D. Suite à l’ouverture des inscriptions en février dernier, quelque 400 candidatures ont été reçues. Du côté de l’ENSMA, la prochaine rentrée devrait admettre entre 25 et 28 apprentis. Cette formation est accessible aux titulaires d’un diplôme bac +2 ou +3 à forte composante scientifique et technique. La création de ce cursus en apprentissage dans les écoles du groupe ISAE répond aux besoins du secteur et notamment aux difficultés de recrutement de certaines PME.
Roland Fortunier, directeur d’ISAE-ENSMA, répond à nos questions :
SFMA : Cette formation répond aux besoins de l’industrie aéronautique et spatiale, voire plus largement du transport, des énergies, etc. Mais quels sont-ils exactement ?
Roland Fortunier : Malgré la crise, les besoins continuent d’exister. Il y a notamment une forte demande en matière d’innovations dans le domaine de la mobilité, qu’elle implique les véhicules aériens ou terrestres, et plus largement au niveau du transport et de l’énergie. En fait, l’ISAE-ENSMA réfléchissait depuis 2017 à l’élaboration d’une nouvelle formation. L’école a été rejointe par l’ISAE-SUPAERO qui avait elle-même un projet en cours, puis par l’ISAE-SUPMECA qui nous a apporté ses connaissances et son expérience en matière d’apprentissage. Au final, le cursus proposé porte sur l’industrialisation et les méthodes pour l’aéronautique et l’espace, ce qui correspond aux besoins actuels des industriels. Les diplômés acquerront de nouvelles compétences d’ingénierie, lesquelles contribueront à résoudre les défis à venir des programmes aéronautiques français et européens. Ces compétences consistent à : maîtriser les processus et les techniques de production industrielle, conduire des projets pluridisciplinaires, mettre en œuvre des procédures et des méthodes de fabrication, gérer des équipes. Ces ingénieurs auront la capacité de passer du bureau d’études à la production.
SFMA : Pourquoi choisir la voie de l’apprentissage ?
R.F. : Aujourd’hui, l’une des priorités des entreprises est de maintenir les compétences. Or l’apprentissage est une bonne voie pour former, puis recruter, et ce mode de formation est de plus en plus prisé, ce qui est plutôt nouveau en ce qui concerne les ingénieurs. Il permet aussi de diversifier les méthodes d’apprentissage, mais aussi les candidatures par rapport au parcours classique puisqu’il intéresse notamment les possesseurs d’un DUT ou d’un BTS. Pour notre première promotion qui fera sa rentrée en septembre 2021, beaucoup d’inscrits ont un DUT, un niveau bac +2 technologique, mais nous avons aussi quelques élèves de classes préparatoires. C’est la première fois que l’ISAE-ENSMA a à son catalogue une formation par apprentissage, mais nous gardons bien entendu nos formations historiques.
SFMA : Chaque école propose sa propre option, comment l’élève peut-il choisir ?
R.F. : Nous sommes dans le cadre de l’apprentissage. Le futur apprenti doit avant tout trouver une entreprise. Selon le projet industriel sur lequel il sera amené à travailler, il signera avec telle ou telle école. Pour sa part, l’ISAE-ENSMA propose comme option les systèmes énergétiques et matériaux. Avec l’ISAE-SUPAERO, et l’ISAE-SUPEMECA à la rentrée 2022, nous arriverons ainsi à trois formations proposées et coordonnées par le groupe dans les trois principales régions aéronautiques de France : l’Île-de-France, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine.
La nouvelle formation en résumé :
- La formation est accessible aux titulaires d’un diplôme de niveau bac +2 ou bac +3 à forte composante scientifique et technique.
- Elle donne lieu à un contrat d’apprentissage de 3 ans avec une entreprise.
- Profil type d’étudiant recherché : passionné(e) par la technique et la mise en application de processus industriels, intéressé(e) par les nouvelles technologies, disposant de qualités d’analyse, de synthèse et d’esprit critique, apte à l’encadrement et à l’animation d’équipe.
- Promotion 2023 : 50 % des apprentis sont dans l’aéronautique.