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Christophe, responsable mécanique

Christophe, 57 ans, est responsable de la section mécanique d’ALSIM, fabriquant de simulateurs de vol.

Christophe, plutôt manuel, effectue un BEP/CAP Tourneur-fraiseur sur commande manuelle de manière à travailler immédiatement. Dans les années quatre-vingt, les machines-outils à commande numérique — programmées informatiquement – ne sont pas répandues comme aujourd’hui. Christophe apprend donc à usiner des pièces sur des machines à commande manuelle où les mouvements sont dirigés par l’opérateur au moyen de manivelles. En 1983, il intègre une société spécialisée dans la soudure : portails, chaises, banquettes, tables… Volontaire et ne comptant pas ses heures, Christophe devient responsable de l’atelier à 23 ans. Il gère plusieurs personnes, organise et suit l’activité du site, veille au bon fonctionnement des outils, etc. Au bout de 17 ans de maison, il a envie de changements. C’est un voisin travaillant chez ALSIM, qui lui indique que son profil polyvalent pourrait les intéresser. Cela matche et Christophe est embauché en 2001 en tant que responsable montage mécanique.

À l’époque, ils sont moins de cinquante salariés. L’entreprise est familiale et tout est fabriqué sur place. Christophe va usiner des pièces – il est formé dès son arrivée pour opérer sur machines-outils à commande numérique –, les assembler, les tester, mais sa principale mission – et la plus délicate – est de monter la mécanique sur les simulateurs : manche, palonniers, bloc manette, soit tous les éléments en mouvement qui ont pour particularité de reproduire les mêmes sensations que dans un avion. Il va les mettre en configuration, mais n’est pas chargé de leur mise en service. Il y a aussi des électrotechniciens qui œuvrent à ses côtés.

Un savoir-faire acquis au fil des années

Les années suivantes, Christophe va avoir l’occasion de beaucoup voyager : il a plus de cinquante installations à son palmarès et trente pays visités. En effet, s’il est plus facile de transporter les simulateurs en un seul bloc, arrivés sur place, ils peuvent tout simplement ne pas passer la porte ou les escaliers… Des problématiques assez courantes qui nécessitent de démonter intégralement ou partiellement la machine sur site. « Dans des conditions normales, une installation prend deux jours environ. S’il faut démonter entièrement le simulateur, l’opération peut prendre jusqu’à dix jours selon le lieu et la machine. Nous fabriquons deux types de simulateurs : génériques (ALX, AL250, Airliner) et spécifiques qui ressemblent quant à eux exactement à un type d’avion, Diamond (AL42, AL40), Cessna (AL172) ou Cirrus (ALSR). Ils sont tous différents, ne serait-ce qu’au niveau de la cabine, mais aussi du fait de la complexité de certaines de leurs mécaniques. Par exemple, l’Airliner reproduit les commandes pour former les futurs pilotes aux philosophies A320 et B737, le tout dans un seul simulateur : autant dire que j’ai appris à connaître par cœur tous nos simulateurs ! »

En 2011, Christophe est encouragé – et aidé financièrement – à passer sa licence de pilote privé. Il n’ira pas jusqu’au bout, mais cette expérience est bénéfique, d’autant qu’il fera quelques heures sur simulateur. « Cela m’a surtout permis d’apprendre un langage, de savoir à quoi il correspondait dans la réalité et, finalement, de comprendre comment fonctionnait et volait un avion. » Sa situation évolue surtout en même temps qu’ALSIM grossit, même si l’entreprise reste à taille humaine avec ses 65 salariés à l’heure actuelle, dont une vingtaine en production.

En 2020 notamment, elle inaugure un nouveau site de production à proximité de son usine historique, au Loroux-Bottereau, près de Nantes. Christophe participe à la réorganisation de l’atelier. Sur place, en plus de la production, il y a aussi le bureau d’études, les méthodes, les achats. Il travaille au quotidien avec deux autres monteurs mécanique qu’il manage, mais, aujourd’hui, Christophe ne s’occupe plus que des mécaniques complexes – un bloc manette d’Airliner demande par exemple 35 h de boulot – et ne voyage qu’en cas de démontage intégral sur site où son expertise est indispensable. Sa principale mission est de veiller à ce que tout se déroule parfaitement, tout en aidant à mettre à jour et à concevoir les systèmes futurs.

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Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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