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Magali, responsable satellite

Magali, 56 ans, est responsable satellite dans le cadre de la mission SWOT (« Surface Water and Ocean Topography ») au Centre national d’études spatiales (CNES).

Magali Tello considère qu’elle doit son orientation à la chance et surtout à sa rencontre avec deux personnes qui l’ont judicieusement conseillée lors de son parcours. C’est ainsi qu’elle se retrouve d’abord en université à préparer une maîtrise en mathématiques, mécanique, physique et informatique à Toulouse, puis en école d’ingénieurs. « Aspirant à plus de libertés, je ne voulais pas faire une école préparatoire. Le cursus universitaire me convenait davantage et c’est à partir de ce moment que j’ai envisagé de me diriger vers l’aéronautique et le spatial, thématiques que nous abordions en cours. » Diplômée, Magali fait plusieurs demandes d’admission sur titre, elle est prise à SUPAERO, directement en deuxième année.

À l’université, Magali avait eu l’occasion de faire un stage à l’Aérospatiale, mais c’est son passage au CNES qui va la marquer. À l’époque, le centre travaille sur le projet de la navette spatiale Hermès. Ingénieure stagiaire en mécanique spatiale – science qui a trait à l’étude des mouvements –, elle est chargée de la rentrée en sauvegarde de la navette : « Je devais étudier des trajectoires pour évaluer et positionner différentes bases d’atterrissage si jamais il devait arriver un problème lors du lancement ou de la montée du lanceur. » Ses outils : les mathématiques appliquées et la physique.

Ingénieure en 1990, le CNES lui propose un poste en mécanique spatiale. Magali travaillera deux ans de plus sur cette navette et la trajectographie en général. En 1992, un nouveau projet voit le jour pour miniaturiser et spatialiser les récepteurs GPS. Magali a ici pour tâche de créer des modèles de propagation d’orbites. Elle s’occupe du software aux côtés d’une personne chargée du hardware. Fin 1996, elle va être détachée chez un industriel durant trois ans, ce qui va lui permettre de voir l’autre côté du décor et de travailler pour la validation de la chaîne de contrôle d’attitude (orientation dans l’espace) et d’orbite – AOCS – d’un satellite, soit tous ses systèmes et logiciels. Elle spécifie alors les tests.

Des maths au développement

De retour au CNES, Magali évolue vers le métier d’architecte AOCS où elle va œuvrer sur différents satellites de la filière PROTEUS jusqu’en 2009. Son rôle est sensiblement différent : « Les architectes font partie d’une équipe de développement. Je m’occupe d’un sous-système du satellite, qui permet de piloter l’attitude et de contrôler l’orbite, à la fois sur les phases de conception, de test et opérationnelles. » Magali abandonne les maths pour du développement. « Nous sommes des ingénieurs au service de scientifiques qui expriment des besoins d’observation. Le CNES est ici le maître d’ouvrage et nous sommes chargés de rédiger des spécifications qui sont transmises à l’industriel qui va quant à lui développer et produire le satellite. Notre mission comprend également un suivi technique pour s’assurer que les exigences des scientifiques sont effectivement remplies. »

Magali va ensuite suivre un nouveau programme au titre de responsable du satellite SWOT. Durant treize ans, elle va en suivre toutes les phases, de la spécification au développement, à l’intégration, aux tests, à la campagne de lancement, puis à la mise en opération. Le satellite a été lancé le 16 décembre 2022. Cette année, son équipe a procédé au suivi de toutes les activités opérationnelles afin de démarrer les instruments de la charge utile, nécessaires à la réussite de la mission, et effectué la recette en vol du satellite pour s’assurer que tout fonctionnait correctement. Aujourd’hui, sa mission est achevée et le satellite est passé entre les mains des équipes opérationnelles.

Magali va s’attacher à un nouveau projet en fonction des postes ouverts. « Ce sont de belles aventures humaines. Sur le programme SWOT, j’ai travaillé aux côtés de plusieurs femmes. Elles sont nombreuses aux fonctions techniques. En réalité, s’il y a une chose importante, c’est d’être passionné, car certaines phases demandent beaucoup d’efforts et d’investissement. Il est donc important de se diriger vers des domaines sur lesquels on sait que l’on va apporter quelque chose. »

En savoir plus sur le CNES.

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Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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